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16/12/2021 14:59, par Sabine Glaubitz, dpa – Imprimer l’article Envoyer un e-mail
Paris (AP) – Poulets caquetants et grattants, coqs qui chantent et éléphants dansants : voix et mouvements d’animaux que Camille Saint-Saëns composa à l’origine pour le plaisir du carnaval en 1886.
L’ironie de l’histoire : « Le Carnaval des animaux », le carnaval des animaux, est aujourd’hui l’une de ses œuvres les plus connues. Le compositeur, chef d’orchestre, pianiste et musicologue français est décédé il y a 100 ans, le 16 décembre 1921, lors d’un voyage à Alger.
A cette époque, il avait officiellement interdit la représentation de « Carnaval des animaux » avec le sous-titre « Grande fantaisie zoologique » : il craignait pour sa réputation. La pièce heureuse ne rentrait pas dans son œuvre par ailleurs plutôt sérieuse. Saint-Saëns avait écrit la musique d’un concert house le mardi gras. Mais surtout, il parodie la musique de son temps et interprète avec esprit et humour des compositions de Jacques Offenbach, Hector Berlioz et Mendelssohn-Bartholdy.
Comment un pommier produit des pommes
Au cours de sa phase de création de plus de 70 ans, l’artiste né à Paris a laissé derrière lui une œuvre impressionnante : plus de 600 œuvres, dont des opéras tels que « Samson et Dalila », des oratorios, des symphonies, des concertos pour piano, violoncelle et violon, des compositions chorales, musique de chambre et un requiem. Il a composé la musique du film muet « L’assassinat du duc de Guise » et a été le compositeur le plus joué de son vivant. Comme il le disait lui-même, il produisait des œuvres comme un pommier produit des pommes.
L’édition « Camille Saint-Saëns » (Warner Classics) publiée à l’occasion du 100e anniversaire de sa mort donne un aperçu de la maîtrise de son art. Sur 34 CD, vous pourrez découvrir des compositions connues et moins connues d’un musicien qui a survécu non seulement à Brahms et Dvorak, mais aussi à Mahler et Debussy.
Fervent admirateur de Wagner
Saint-Saëns résiste aux courants stylistiques et est dépourvu de tout dogmatisme. Il entretient une relation ambivalente avec la musique allemande. Fervent admirateur de Richard Wagner, il effectue pour la première fois en France sa marche depuis « Tannhäuser » et effectue plusieurs pèlerinages à Bayreuth. Il s’est ensuite détourné de son idole. Son indépendance par rapport aux goûts de l’époque et du public lui a permis de créer une œuvre hétéroclite.
Il s’est décrit comme un éclectique qui aimait sa liberté plus que tout, comme il l’a dit un jour. « Un esprit libre » était aussi le nom de l’exposition que l’Opéra de Paris lui a consacrée à l’occasion du 100e anniversaire de sa mort de fin juin à début octobre.
Le compositeur, né à Paris le 9 octobre 1835, n’était pas seulement un prodige de la musique. À l’âge de deux ans et demi, il reçoit des cours de piano. À l’âge de trois ans, il apprend à lire et à écrire, à trois ans et demi, il commence à composer et à sept ans, il maîtrise le latin. À l’âge de dix ans, il se produit à Paris et joue le Concerto pour piano n°4 de Mozart. Il a 17 ans lorsqu’il écrit sa première symphonie. Saint-Saëns a suivi une formation de compositeur, chef d’orchestre, pianiste et organiste. L’un de ses professeurs, le compositeur Charles Gounod, l’appelait un « Beethoven français ».
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