Macron a demandé pardon aux Rwandais pour le génocide. Mais la France n’était pas complice, a-t-il dit – Télévision tchèque

Dans un discours, le président Macron a déclaré que la France avait désobéi aux avertissements du massacre et se trouvait donc de facto sous le régime génocidaire. Cependant, selon lui, elle n’était pas complice. Le chef de l’Etat a également déclaré que « le silence a prévalu depuis trop longtemps dans l’exploration de la vérité ».

Le président rwandais Kagame a salué les propos de Macron. « Ils ont plus de poids que des excuses. Il contenait la vérité », a-t-il déclaré. Selon Kagame, Macron a prononcé un discours fort et a fait preuve d’un grand courage.

Cependant, certains Rwandais ont été déçus par le discours de Macron, a rapporté l’agence AP. « Nous, les survivants, voulions que Macron nous présente officiellement des excuses », a déclaré Dan Karenzi à AP. La Plateforme de l’opposition rwandaise pour la démocratie a appelé Macron à « s’excuser sincèrement » et à promettre une indemnisation aux victimes du génocide. Le président de l’association Ibuka, qui regroupe plusieurs associations de rescapés du génocide, a salué l’engagement de Macron à poursuivre tous ceux qui vivent sur son territoire et qui ont participé au génocide au Rwanda.

La France a publié cette année deux rapports sur sa part. Elle a soutenu le gouvernement rwandais dans les années 1990, même à une époque où le génocide était clair. Huit cent mille Tutsis ethniques et Hutus modérés y ont perdu la vie. À la suite de ces événements, le président de l’époque, Nicolas Sarkozy, a été le premier à se rendre au Rwanda en 2010, admettant « de graves erreurs et une certaine forme d’aveuglement » qui ont eu des conséquences dramatiques.

Selon l’AFP, les relations entre Paris et Kigali se sont progressivement améliorées ces dernières années. Le président Macron a annoncé jeudi la nomination d’un nouvel ambassadeur de France au Rwanda. Le poste est vacant depuis 2015.

Macron est arrivé à Kigali jeudi matin. Il a rencontré le président Paul Kagam ici et s’est ensuite dirigé vers le mémorial aux victimes du génocide. Le chef de l’État africain est au pouvoir depuis 2000, se faisant reconnaître à l’étranger pour y rétablir l’ordre, faire avancer le développement économique ou le bien-être des soins de santé. Mais les médiateurs, les dissidents et autres l’accusent de diriger le pays d’une main dure.

Nihel Beranger

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