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Les autorités françaises ont décidé de convoquer immédiatement leurs ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie pour consultations après l’annulation controversée par Canberra du contrat de fourniture de sous-marins français au profit d’un partenariat stratégique avec Washington et Londres.
Un pas de plus dans la crise controversée des sous-marins. Ce vendredi, à titre exceptionnel, la France a convoqué des consultations avec ses ambassadeurs aux États-Unis et en Australie, deux des trois pays qui, avec le Royaume-Uni, font partie du nouvel accord trilatéral baptisé AUKUS.
Mercredi dernier, le gouvernement australien a informé son homologue français du nouveau pacte coordonné avec Washington et Londres pour l’acquisition de sous-marins nucléaires à technologie américaine, rompant ainsi avec un contrat millionnaire signé avec Paris. L’annulation répond à la décision de l’Australie d’acheter des sous-marins fabriqués aux États-Unis, à la place des sous-marins conventionnels fournis par les Français.
Bien entendu, l’acte a été perçu par les autorités françaises comme un « coup de poignard dans le dos » d’un « allié » et leurs réactions face au « comportement inacceptable » ne se sont pas fait attendre. Et c’est que les implications économiques dépassent 90 milliards de dollars de pertes pour la France.
Tard vendredi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a annoncé dans un communiqué le retrait de ses ambassadeurs sur ordre du président Emmanuel Macron, qui pour le moment ne s’est pas exprimé directement sur l’événement qui a déclenché la colère des Français.
La France a rappelé ses ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie. Son ministre des Affaires étrangères a déclaré que l’annulation par l’Australie d’un contrat d’achat de sous-marins conventionnels français en faveur de sous-marins à propulsion nucléaire construits avec la technologie américaine est un « comportement inacceptable ». https://t.co/gX6QGTck4s
– La presse associée (@AP) 17 septembre 2021
« A la demande du Président de la République, j’ai décidé de convoquer immédiatement Paris pour des consultations avec nos deux ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie. Cette décision exceptionnelle est justifiée par la gravité exceptionnelle des annonces faites le 15 septembre », peut-on lire dans le communiqué.
Les autorités françaises justifient la décision diplomatique exceptionnelle par « la gravité des annonces » faites par Canberra et son allié commercial, les Etats-Unis. Selon Paris, il s’agit d’une « trahison » et ils affirment n’avoir pas été informés auparavant de la rupture de leur accord commercial de sous-marins avec le groupe naval français, qui remonte à 2016.
Peu de temps après, les États-Unis ont regretté la décision française de retirer leur ambassadeur de Washington et l’annulation de la prochaine réception de la France dans la capitale américaine. Selon un responsable de la Maison Blanche, les Américains resteront engagés dans les prochains jours pour « résoudre les différends entre les deux pays ».
L’Australie rejette les accusations
De son côté, le Premier ministre australien Scott Morrison a rejeté les accusations et allègue que la France était au courant de la décision depuis juin dernier. « J’ai été très clair, nous avons eu un long dîner là-bas à Paris, au sujet de nos préoccupations très importantes concernant les capacités des sous-marins conventionnels à faire face au nouvel environnement stratégique auquel nous sommes confrontés », a déclaré Morrison à la radio locale.
Selon Morrison, la décision d’acquérir la technologie américaine répond à l’intérêt national et à la défense de son territoire, à un moment où l’on s’inquiète de l’influence croissante de la Chine dans l’Indo-Pacifique. Le président américain Joe Biden a publiquement soutenu le passage des Australiens.
La rupture du pacte commercial est un coup dur pour l’économie française, l’un des grands exportateurs d’armes au monde et pourrait se refléter dans le secteur français de l’armement et de la défense, ainsi que dans ses intérêts stratégiques dans les mers Indo-Pacifique.
Avec l’AFP, AP et Reuters
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