L’alliance entre la Grèce et la France se renforce, encore brûlée par la gifle de l’Australie sur la livraison de douze sous-marins. Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis ont signé aujourd’hui un contrat militaire pour Athènes afin de commander trois frégates qui seront construites par Naval Group. L’annonce intervient après l’annulation du maxi contrat de 66 milliards de dollars par l’Australie qui a préféré un partenariat stratégique avec les États-Unis et le Royaume-Uni.
L’acquisition par la Grèce de trois frégates de classe « Belharra », avec l’option d’une quatrième, pour un total de 3 milliards d’euros, qui seront construites en France, à Lorient, est « un témoignage de confiance et une démonstration de qualité de l’offre française », a commenté Macron, après la polémique suite à l’annulation de la fourniture de sous-marins nucléaires français à l’Australie qui a provoqué une grave crise diplomatique entre la France et les États-Unis.
Un point sur lequel Macron a souhaité revenir encore aujourd’hui. « Les Européens doivent sortir de la naïveté en tirant les conséquences » des nouveaux choix stratégiques des Etats-Unis, a-t-il déclaré lors de la conférence de presse avec le Premier ministre grec, expliquant que « quand on est sous l’effet de la pression des puissances qui parfois durcir, réagir, démontrer que nous avons aussi le pouvoir et la capacité de nous défendre, ce n’est pas céder à l’escalade, c’est simplement nous faire respecter », a insisté le président français, reconnaissant que les Etats-Unis sont de grands amis et alliés historiques en termes de valeurs », mais force est de constater que depuis plus de dix ans les États-Unis se concentrent avant tout sur eux-mêmes et ont des intérêts stratégiques qui se réorientent vers la Chine et le Pacifique. C’est leur droit, c’est leur propre souveraineté. Mais même ici, nous serions naïfs, ou ferions une terrible erreur, de ne pas vouloir en tirer toutes les conséquences pour nous-mêmes », a conclu Macron.
Athènes est également en discussion avec Paris pour l’achat de trois corvettes Gowind : si cette négociation se concrétise également, la commande totale s’élèverait à 5 milliards. Pour l’instant, le Groupement Naval Français doit se contenter des trois frégates et d’une « petite » victoire également face aux Etats-Unis. En effet, le Néerlandais Damen, l’Américain Lockheed Martin et l’Italien Fincantieri étaient également en lice pour cette commande. La nouvelle est donc en partie négative pour le groupe dirigé par Giuseppe Bono. Cependant, soulignait aujourd’hui Mediobanca Secutiries, « Fincantieri bénéficie d’un solide carnet de commandes dans le Naval qui offre une forte visibilité sur les revenus à moyen terme. À court terme, l’inflation sur les coûts des matières premières, notamment dans le cas de l’acier, une incertitude clé reste qui pourrait affecter en partie la hausse attendue de la rentabilité du groupe pour 2022″, a prévenu la banque d’investissement qui sur l’action Fincantieri, en baisse de 1,75% à 0,73 euro pour le moment, a une notation neutre et un objectif de cours de 0,78 €. (Tous les droits sont réservés)
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