Le Parlement européen vote la taxonomie nucléaire et gazière

Les investissements dans les centrales à gaz et nucléaires doivent-ils être classés comme respectueux du climat sous certaines conditions ? Une majorité au Parlement européen a voté pour, seuls 278 députés étaient contre.


À l’avenir, les investissements dans certaines centrales à gaz et nucléaires dans l’UE seront très probablement classés comme respectueux du climat. Les opposants au Parlement européen n’ont pas été en mesure d’arrêter de tels plans mercredi.

Plus précisément, le vote portait sur un acte juridique complémentaire sur la soi-disant taxonomie de l’UE. Il s’agit d’un système de classification destiné à orienter les investissements privés vers des activités économiques durables et ainsi soutenir la lutte contre le changement climatique. Elle est pertinente pour les entreprises car elle influence les décisions d’investissement des investisseurs et pourrait donc avoir un impact sur les coûts de financement des projets, par exemple. Les investisseurs devraient également pouvoir éviter d’investir dans des secteurs économiques préjudiciables au climat.

Dans un premier temps, il a été décidé l’an dernier de classer la production d’électricité par panneaux solaires, hydroélectrique ou éolien comme respectueuse du climat. En outre, des critères ont été définis pour de nombreux autres secteurs économiques. Par exemple, ils réglementent que les trains de voyageurs et de marchandises peuvent être classés comme respectueux du climat sans émissions directes de CO2.

La France joue un rôle clé

À la fin de l’année dernière, sous la pression de certains États membres, la Commission européenne chargée des propositions législatives a également proposé de classer les investissements dans les centrales à gaz et nucléaires comme respectueux du climat sous certaines conditions. La France, qui considère le nucléaire comme une technologie clé pour une économie sans CO2 et souhaite continuer à exporter cette technologie vers d’autres pays, y a joué un rôle décisif. En retour, l’Allemagne a plaidé pour un label vert pour le gaz en tant que technologie de transition.

La mise en œuvre de la proposition de la Commission peut encore être empêchée si au moins 20 États de l’UE, qui représentent à leur tour au moins 65 % de la population totale de l’UE, unissent leurs forces d’ici le 11 juillet. Cependant, compte tenu de l’intérêt de nombreux États pour l’utilisation de l’énergie nucléaire, il est considéré comme impossible qu’une majorité correspondante soit atteinte au Conseil de l’UE.

Avant le vote, les écologistes avaient exhorté les eurodéputés à voter contre la nouvelle loi sur la taxonomie. Ils critiquent entre autres le fait que des gaz à effet de serre sont émis lors de la production d’énergie à partir de gaz naturel. Dans le cas du nucléaire, le principal problème est celui des déchets, mais aussi des accidents éventuels. Récemment, les opposants ont également fait valoir que les incitations à investir dans la construction de nouvelles centrales électriques au gaz contrastaient fortement avec les efforts visant à devenir indépendant du gaz russe.

Les partisans soulignent le besoin de technologies de transition et le fait que le gaz liquide, par exemple des États-Unis, ou l’hydrogène peuvent également être utilisés pour faire fonctionner des centrales électriques au gaz.

rédaction dpa/sts/LTO

Nihel Beranger

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