Deux jours après qu’un policier a tué par balle un jeune lors d’un contrôle routier près de Paris, une enquête officielle pour homicide involontaire a été ouverte contre le policier. Il a été placé en garde à vue hier, a indiqué le procureur. L’utilisation de l’arme dans le contrôle n’était pas justifiée.
Pour éviter une troisième nuit d’émeutes, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a mobilisé 40 000 policiers à travers le pays. La Première ministre Élisabeth Borne, ainsi que d’autres hommes politiques, ont appelé au calme. Les émotions légitimes ne doivent pas conduire à une escalade de la situation.
Déjà après une marche funèbre à Nanterre pour le jeune qui y a été abattu avec environ 6000 participants, il y a eu des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre hier soir. Comme l’ont rapporté le journal « Le Parisien » et la chaîne de télévision BFMTV, des responsables ont été bombardés de cocktails Molotov. La police a surveillé la situation avec des hélicoptères et a réuni des forces spéciales à Nanterre. Pour des raisons de sécurité, la circulation des trams et des bus en Île-de-France doit être interrompue à partir de 21 heures. Certains lieux ont imposé des couvre-feux nocturnes aux jeunes. Des interdictions de vendre et de transporter des feux d’artifice ont été imposées.
Des manifestations dans toute la France
Les émeutes avec des poubelles et des voitures incendiées, qui étaient encore limitées à la région parisienne mardi soir, se sont propagées à toutes les villes de France la nuit suivante. Il y a eu de nombreuses attaques contre des postes de police et des mairies, et des écoles ont également été incendiées. Le président Emmanuel Macron avait déclaré que la mort du jeune « ne peut être ni expliquée ni excusée ». Jeudi, il a condamné les violences contre « les institutions et la république ». Cela ne peut pas du tout être justifié.
Des affrontements ont également eu lieu entre des jeunes et des agents des forces de l’ordre dans la capitale belge, Bruxelles. Une dizaine de personnes ont été interpellées, a indiqué la police hier soir. Des jeunes avaient joué au chat et à la souris avec les forces de l’ordre et il y avait eu plusieurs incendies. Comme l’a annoncé la société de transport bruxelloise sur Twitter, une partie des transports publics locaux a été interrompue.
Les médias belges ont montré des images d’une voiture en feu et de policiers en tenue anti-émeute. Selon la police, des jeunes ont appelé sur les réseaux sociaux à se rassembler en réponse au décès du jeune de 17 ans en France. Selon l’agence de presse belge Belga, il y avait des tensions surtout autour du quartier central d’Annessens.
Tir mortel de l’arme de service
Une patrouille à moto a interpellé le jeune de 17 ans au volant d’une voiture à Nanterre mardi matin. Lorsque le jeune homme est soudainement parti, le coup de feu mortel est tombé de l’arme de service du policier. Le parquet a annoncé jeudi que les circonstances du contrôle auraient pu être reconstituées avec des images de vidéosurveillance, des vidéos amateurs et des témoignages.
Le jeune de 17 ans circulait avec deux passagers à grande vitesse à Nanterre et a roulé sur une voie réservée aux bus. Une première tentative des deux policiers pour l’arrêter à un feu tricolore a échoué. Le jeune homme est parti au rouge et a poursuivi sa fuite sur les trottoirs. Lorsque les agents ont pu le rattraper et l’arrêter un peu plus tard, tous deux ont braqué leurs armes sur le jeune de 17 ans au niveau de la portière du conducteur et lui ont demandé de couper le moteur. Lorsque le suspect est soudainement parti, un officier a tiré un coup de feu, a-t-on dit.
Les victimes n’étaient devenues visibles qu’avec des infractions routières
Le parquet a précisé que la police n’avait remarqué que le conducteur avec des infractions au code de la route et qu’aucune drogue ou autre article interdit n’avait été trouvé dans la voiture de sport.
L’accusation selon laquelle la police agit de manière répressive et avec une force excessive ne vient pas seulement du spectre de gauche. Pendant ce temps, le ministre de l’Intérieur Darmanin et d’autres politiciens ont souligné que le respect des fonctionnaires était misérable dans de nombreux quartiers, tandis que les policiers risquaient leur vie lors de contrôles.
Non seulement l’homme politique de gauche Jean-Luc Mélenchon, mais aussi le syndicat de police CGT Intérieur ont appelé à une réforme fondamentale de la police, comme l’a rapporté jeudi le journal « Le Parisien ». L’utilisation du pouvoir de l’État et le fonctionnement de la police doivent être réformés, a déclaré le syndicat. « C’est une police différente dont nous avons besoin. »
Les fonctionnaires avaient récemment été facilités à prendre les armes. Une loi de 2017 stipule qu’ils peuvent tirer si les gens défient un contrôle routier et que les agents prennent les armes en état de légitime défense. Il y a eu 13 morts en 2022 dans de telles situations, dans lesquelles, cependant, les criminels se sont parfois précipités directement vers les policiers.
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