Macron (à d.) et Attal le 14 juillet à Paris
Sans perspective d'une majorité gouvernementale viable en France, le président Emmanuel Macron a accepté la démission du gouvernement en place un peu plus d'une semaine après les élections législatives.
En l'absence de perspective d'une majorité gouvernementale viable en France, le président Emmanuel Macron a accepté la démission du gouvernement en place, un peu plus d'une semaine après les élections législatives. Macron a « accepté » la démission du Premier ministre Gabriel Attal et de tous les ministres, a annoncé mardi le palais présidentiel à Paris. Le gouvernement actuel restera en place « à titre intérimaire jusqu'à la nomination d'un nouveau gouvernement ». Pendant ce temps, l'alliance de gauche continue de se disputer sur son candidat au poste de Premier ministre.
« Pour que cette période se termine le plus vite possible, il appartient aux forces républicaines de travailler ensemble » pour parvenir à un accord, a indiqué l'Elysée. Attal devrait rester en poste jusqu'à la fin des Jeux olympiques d'été de Paris, qui débutent le 26 juillet.
Les nouvelles élections législatives n'ont pas permis de dégager une majorité claire. Au lieu de cela, trois blocs politiques se sont formés, chacun n'ayant pas réussi à obtenir la majorité absolue et dont les programmes sont difficilement compatibles entre eux : une alliance de gauche avec 193 députés, le camp centriste du gouvernement du président avec 164 députés et les populistes de droite du Rassemblement national (RN) avec 143.
Macron avait convoqué de manière surprenante de nouvelles élections après le triomphe du RN aux élections européennes du 9 juin. Selon les observateurs, le président et Attal dans le camp gouvernemental espèrent toujours former une majorité gouvernementale modérée sans la participation de populistes de gauche ou de droite. Lors du conseil des ministres de mardi, Macron a déclaré, selon les participants, qu'il était désormais de la responsabilité de son camp de proposer une « coalition majoritaire » ou un « pacte large au parlement ».
Le camp gouvernemental doit insister sur la « préservation des acquis économiques » et sur les « mesures en faveur de la justice sociale ». La réunion du cabinet s'est déroulée « sans tension, mais sans exubérance non plus », a déclaré plus tard un participant.
Au sein du Nouveau Front populaire (NFP), alliance de gauche et d'écologistes, qui s'est formée peu avant les nouvelles élections, les socialistes, les écologistes et les communistes avaient fait campagne pour que Laurence Tubiana, diplomate de 73 ans, soit leur candidate commune au poste de chef du gouvernement. Cette candidature s'est toutefois heurtée à la résistance du partenaire de gauche populiste La France insoumise (LFI). Le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, a qualifié la proposition de « peu sérieuse », car Tubiana était trop proche du camp gouvernemental.
Un gouvernement dirigé par cet homme de 73 ans, qui a participé aux négociations de l'accord de Paris sur le climat en 2015, « laisserait revenir les macronistes par la petite porte », a déclaré M. Bompard. LFI a mené la campagne électorale en opposition totale avec la politique d'Emmanuel Macron.
En principe, le président français est libre de nommer un candidat au poste de Premier ministre – mais le candidat doit avoir la confiance d’une majorité du Parlement pour pouvoir gouverner.
Ces derniers jours, des divergences importantes entre Macron et son ancien protégé politique Attal sont devenues publiques. Attal aurait notamment imputé au président la responsabilité de l'impasse politique qui s'est créée.
La séance inaugurale de l'Assemblée nationale nouvellement élue est prévue jeudi à Paris. L'un des points à l'ordre du jour est l'élection du président influent du Parlement.
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