De quel « journalisme » s’agit-il ? Quel « manuel d’écriture » définit que la première place dans les sondages étant plébiscitée en Europe n’est pas l’actualité ?
Par Cynara Menezes, à Brune socialiste
Il y a une semaine, l’ancien juge Sergio Moro, celui qui « n’entrerait jamais en politique », a rejoint Somos. La cérémonie a été soulignée dans le Jornal Nacional, le principal bulletin d’information de Rede Globo, qui a consacré 2m39s à l’ancien ministre de la justice de Jair Bolsonaro. Le discours de Moro, qui apparaît avec environ 8% dans les sondages pour les élections de 2018, à égalité pour une troisième place éloignée avec Ciro Gomes, a été diffusé en direct par CNN Brasil, JP News, BandNews et UOL.
Le même jour que l’affiliation de Moro, l’ex-président Luiz Inácio Lula da Silva, premier dans tous les sondages jusqu’à présent, s’embarquait pour un voyage international. Lula aurait des engagements envers les dirigeants européens progressistes en Belgique, en France et en Espagne. Lundi 15 novembre, l’ancien président a été applaudi au Parlement européen, où il a pris la parole lors de la Conférence de haut niveau d’Amérique latine, promue par le bloc social-démocrate.
Le Jornal Nacional n’a pas accordé une seule seconde au fait. Les principaux journaux, portails et télévisions du pays n’ont rapporté la présence de Lula à Bruxelles que pour souligner sa phrase sur le toucan Geraldo Alckmin, cité comme vice-président du PT. Jusqu’à présent, l’ancien président a rencontré, parmi les personnalités les plus en vue de son agenda, le prix Nobel d’économie 2001, Joseph Stiglitz, le vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, et Olaf Scholz, qui a remporté le dernier élections et pourrait devenir le prochain Premier ministre du pays, succédant à Angela Merkel. Rien de tout cela n’était une « nouvelle » pour les médias commerciaux brésiliens.
Le débat n’est pas de savoir si Moro méritait l’attention que lui accordait l’actualité. En termes journalistiques, si le bourreau de Lula devenu ministre de Bolsonaro rejoint un parti visant à briguer la présidence, c’est une nouvelle partout dans le monde. Ce qui est discuté, c’est comment la cible de l’ancien juge, qui était président de la République et est le candidat favori à la présidence, n’est pas d’actualité. Détail : Le voyage de Lula a été présenté dans des véhicules européens, tels que l’espagnol El Pais, le réseau d’information allemand Deutsche Welle et Rádio França Internacional.
Comparez avec les performances de portails alternatifs tels que Brasil247, Diário do Centro do Mundo et Revista Fórum, certes de gauche et surnommés « blogs sales » par les médias institutionnels. Tous, bien sûr, ont largement couvert l’affiliation de Sergio Moro et ont également suivi le voyage de Lula. Empêcher les lecteurs d’être informés d’un de ces événements serait absurde et indigne d’appeler journalisme.
De quel « journalisme » s’agit-il ? Quel « manuel d’écriture » définit que la première place dans les sondages acclamés en Europe n’est pas l’actualité, mais l’affiliation d’un des huissiers l’est ? Le parti pris rageusement anti-PT des médias commerciaux est une honte pour le journalisme brésilien depuis au moins 2005. Tout en se disant « impartiale », la soi-disant grande presse a renversé toutes les règles sur ce qui est et n’est pas une information, une éthique écart qu’il a ouvert la voie aux fausses nouvelles des sites criminels qu’il combat désormais.
L’une des solutions au moment tragique que traverse le Brésil est le « mea culpa » que les médias commerciaux exigent du PT et de Lula, mais ils ne sont pas disposés à le faire. Il s’agit de remettre le journalisme brésilien sur les traces d’un bon journalisme, qui n’a pas besoin d’être « impartial », mais honnête. Ce que font les médias commerciaux depuis l’arrivée au pouvoir de Lula, un comportement aggravé dans les années Dilma Rousseff, est loin de là. Retournez aux manuels, messieurs.
Cet article ne représente pas l’opinion de Brasil 247 et est de la responsabilité du chroniqueur.
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