Washington, 19 novembre 2021 (AFP) – Des Nations unies au gouvernement américain, les appels internationaux à la Chine pour clarifier la disparition du joueur de tennis Peng Shuai, qui n’a montré aucun signe de vie depuis début novembre, se multiplient.
On ignore où se trouve l’ancienne numéro un mondial du double de 35 ans puisqu’elle a accusé l’ancien vice-Premier ministre Zhang Gaoli sur les réseaux sociaux de l’avoir forcée à avoir des relations sexuelles il y a trois ans et de l’avoir eue. fait sa maîtresse.
L’attachée de presse de la Maison Blanche, Jen Psaki, a déclaré vendredi que les États-Unis étaient « profondément préoccupés » par le sort de Shuai.
Washington a exhorté la Chine à « fournir des preuves indépendantes et vérifiables » de la localisation et de la sécurité de l’athlète.
Vendredi, les Nations Unies se sont jointes aux appels internationaux pour obtenir des informations sur le joueur de tennis.
« Il serait important d’avoir la preuve de l’endroit où elle se trouve et de savoir si elle va bien. Nous demandons instamment qu’une enquête soit menée en toute transparence sur ses allégations d’agression sexuelle », a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. , Liz Throssell, lors d’une conférence de presse à Genève.
– Le monde du tennis s’est mobilisé – La WTA, l’organisation en charge du tennis féminin dans le monde, a exigé une enquête « transparente et équitable » sur l’affaire et est allée plus loin, alertant la Chine sur le risque d’exclure le pays des événements sur le circuit.
« Nous sommes prêts à retirer nos affaires et à faire face à toutes les complications qui se présentent, car c’est plus important que les affaires », a annoncé jeudi Steve Simen, président de la WTA.
Les conséquences pourraient être importantes pour l’organisation, la Chine étant l’un de ses principaux partenaires, accueillant une dizaine de tournois, dont certains très lucratifs, qui se déroulent chaque saison sur le sol chinois.
Novak Djokovic, numéro un mondial du tennis, a soutenu vendredi la menace WTA.
« Je soutiens la déclaration de la WTA », a déclaré le Serbe lors d’une conférence de presse à Turin, où il participe à l’ATP Masters. « Avoir des tournois sur le territoire chinois sans que cette situation soit résolue serait un peu étrange. Je comprends pourquoi la WTA a pris cette position. »
« L’ensemble de la communauté du tennis doit la soutenir, ainsi que sa famille, et s’assurer qu’elle est saine et sauve », a-t-il déclaré.
Sous le hashtag #WhereIsPengShuai, plusieurs joueurs et tournois continuent de demander des éclaircissements sur le statut de Shuai sur les réseaux sociaux.
Parmi eux, la star japonaise Naomi Osaka s’est dite « surprise par la situation » et l’Américaine Serena Williams s’est dite « dévastée », des manifestations auxquelles se sont jointes des joueurs de tennis masculins comme Alexander Zverev et Stan Wawrinka.
La France s’est également déclarée « préoccupée par le manque d’informations sur la situation à Peng Shuai, qui inquiète la communauté internationale et la communauté sportive », dans un communiqué diffusé ce vendredi par le ministère des Affaires étrangères.
Pour sa part, la Lawn Tennis Association, organisatrice du tournoi de Wimbledon, a déclaré dans un communiqué qu’elle avait « écrit à la WTA pour offrir (leur) assistance dans leurs efforts pour établir la sécurité et le bien-être de Peng Shuai ».
– Questions sur les messages -Peng Shuai a publié ses allégations le 2 novembre sur son compte officiel Weibo, l’équivalent chinois de Twitter, avant que la Chine ne bloque toute référence à ce message. L’AFP n’a pas pu confirmer que le message était écrit par lui-même.
Depuis lors, le joueur de tennis – qui était autrefois champion de double à Wimbledon et Roland Garros – n’est plus apparu en public. Un e-mail qui lui est attribué par les médias officiels chinois a été publié jeudi, mais son authenticité a été contestée par Steve Simon.
Dans le message prétendument envoyé par Peng, elle affirme que les allégations d’abus sexuels « n’étaient pas vraies » et qu’elle est « reposée à la maison et que tout va bien ».
Les dénonciations de Peng ont porté pour la première fois le mouvement #MeToo aux plus hauts niveaux du Parti communiste chinois.
« Le gouvernement chinois a systématiquement réduit au silence le mouvement #MeToo du pays », a déclaré Doriane Lau, chercheuse d’Amnesty International sur le géant asiatique.
« Étant donné que [o país] il a également une approche de tolérance zéro à l’égard de la critique, il est profondément troublant que Peng Shuai semble manquer », a-t-il souligné.
La Chine a refusé à plusieurs reprises de commenter l’affaire. Hu Xijin, rédacteur en chef du Global Times du Parti communiste, a tweeté vendredi qu’il ne croyait pas que « Peng Shuai ait subi les représailles et la répression que les médias étrangers spéculent ».
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