La candidature d’Eric Zemmour à la présidence de la France révèle un profond malaise dans la société française – 01/12/2021

La presse française analyse ce mercredi (1er) le lancement de la candidature du journaliste d’extrême droite Eric Zemmour, 63 ans, pour la présidentielle de 2022. L’ancien rédacteur en chef du journal Le Figaro et de la chaîne de télévision CNews est devenu le premier prétendant à la plus haute fonction de la République française à communiquer ses intentions dans une vidéo diffusée hier sur les réseaux sociaux. Dans son titre, le journal progressiste Libération a qualifié Zemmour de « cauchemar français ».

La presse française analyse ce mercredi (1er) le lancement de la candidature du journaliste d’extrême droite Eric Zemmour, 63 ans, pour la présidentielle de 2022. Le Figaro et la chaîne de télévision CActualités il est devenu le premier candidat à la plus haute fonction de la République française à communiquer ses intentions dans une vidéo diffusée hier sur les réseaux sociaux. Dans son titre, le journal progressiste Sortie se réfère à Zemmour comme « un cauchemar français ».

La France compte déjà 30 candidats déclarés pour le premier tour de l’élection présidentielle prévue les 10 et 24 avril 2022. Le polémiste Eric Zemmour est 14e sur la liste des candidats connus des électeurs ; les autres sont considérés comme avortés.

« Il est possible de rire de ce qu’il dit, mais ce serait une grave erreur », estime le Sortie, qui appelle la gauche à réagir à cette candidature. Décrit comme un provocateur raciste, misogyne et admirateur de feu le maréchal Pétain – chef de l’État français pendant la Seconde Guerre mondiale, considéré par beaucoup comme un collaborateur nazi -, Zemmour officialise sa candidature à l’Élysée dans une vidéo publiée hier sur Youtube. La mise en scène et le texte lu par l’extrémiste de droite étaient un condensé de « manipulations grossières », écrit le quotidien. « En faisant des musulmans son bouc émissaire préféré, Zemmour remplit toutes les exigences citées par l’auteur italien Umberto Eco dans son livre ‘Comment reconnaître le fascisme : la différence entre migrations et émigrations' », rappelle le journal.

Sortie demande qui protégera les musulmans, les femmes, les juifs, les fonctionnaires, les intellectuels et d’autres cibles du discours de haine de ce candidat, et considère que « la gauche a l’obligation de contenir ce mal français ». Des manifestations antifascistes sont déjà convoquées ce week-end, lorsque Zemmour organisera dimanche son premier meeting de campagne au Zénith de Paris.

Le Figaro parie sur la reprise dans les sondages

le journal conservateur Le Figaro, qui a employé Zemmour comme éditorialiste pendant plusieurs années, reconnaît que les exagérations rhétoriques du candidat ont fait chuter les intentions de vote ces dernières semaines. Mais le quotidien estime que le journaliste a une chance de s’en remettre. En plus des propositions anti-immigration et de défense de l’identité nationale, un programme économique libéral pourrait attirer les électeurs, selon le Le Figaro.

Selon un sondage publié mardi (30), Emmanuel Macron, qui n’a pas encore officialisé sa candidature à sa réélection, arriverait en tête du premier tour (23 à 24%, stable), devant Marine Le Pen. (19 à 20 %), dont la progression en une semaine – 3 à 4 points – est inversement comparable à la baisse d’Eric Zemmour (13 %).

Le Figaro présente les principaux conseillers du journaliste : le trésorier Julien Madar, 32 ans ; la directrice de campagne Sarah Knafo, 28 ans, par ailleurs stratège et partenaire du candidat ; et Jonathan Nadler, 30 ans, le programmeur économique, le « cerveau » de la campagne. Relativement jeunes, tous sont diplômés des meilleures universités françaises et américaines et anciens dirigeants de banques d’investissement comme Rothschild et JP Morgan.

le journal libéral Les échos, spécialisé en économie, montre que les hommes politiques français à l’esprit républicain ont été « consternés » par le lancement d’une candidature inspirée par la haine et la division du pays. Le journal souligne que l’amateurisme manifesté par Zemmour ces dernières semaines fait se détourner de lui une partie de ses partisans. L’investisseur Charles Gave, qui avait prêté 300 000 € au journaliste, s’est retiré de la campagne, tout comme Philippe de Villiers, un homme politique d’extrême droite de longue date en France. Villiers s’est justifié en disant que Zemmour pèche pour « l’amateurisme, l’arrogance et la solitude », c’est-à-dire qu’il agit seul, sans pouvoir attirer à lui des personnalités plus expérimentées d’extrême droite.

Nihel Beranger

“Coffee addict. Lifelong alcohol fanatic. Typical travel expert. Prone to bouts of apathy. Internet pioneer.”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *