Un petit agriculteur belge a déplacé un pilier bicentenaire qui délimitait la frontière entre la Belgique et la France pour laisser plus de place au passage de son tracteur. Par ce geste, il a « augmenté » le territoire belge et « diminué » le territoire français.
La borne, presque camouflée par la végétation, est l’un des « précieux témoignages de l’Histoire », comme l’écrit le journal local La voix du Nord, et a été érigé en vertu du traité de Courtrai. Signé par la Belgique et la France en 1820, c’est par ce biais que la frontière qui s’étend sur 620 km a été définie, de la ville de Dunkerque aux montagnes des Ardennes.
En déplaçant le pilier apparemment insoupçonné pour faire place à son tracteur, le petit agriculteur pourrait désormais être à l’origine d’un « incident diplomatique » entre les deux pays et qui pourrait se retrouver entre les mains de la commission des frontières franco-belge, selon le maire de la ville belge d’Erquelinnes, David Lavaux.
Mais pour éviter une « nouvelle guerre frontalière », Lavaux s’est déjà engagé à demander à l’agriculteur de simplement remettre le marqueur à son emplacement d’origine, selon la BBC.
« Je pense qu’un tracteur a dû être utilisé pour déplacer le châssis, qui pèse plus de 150 kg », a déclaré Aurélie Welonek, maire de la ville française voisine de Bousignies-sur-Roc, qui fait également face à la situation le sourire aux lèvres. « Il est certain que sa localisation ne correspond plus aux données dont nous disposons », cite le La voix du Nord.
Les responsables de la découverte détaillée étaient trois historiens locaux, Jean-Pierre Chopin, Philippe Fayt et Jean-Paul Maieu. L’un d’eux, lors d’une promenade dans la forêt d’Erquelinnes il y a deux semaines, « a tout de suite eu l’impression que le repère avait été déplacé », raconte Jean-Pierre Chopin.
L’hypothèse des historiens a été suivie de la confirmation du propriétaire du terrain côté français, qui leur a expliqué « que [o pilar] il avait été déplacé de plus de deux mètres par le propriétaire belge du champ voisin, certainement pour agrandir son terrain ».
Selon les mesures des historiens, la pierre a été déplacée de 2,29 mètres sur le territoire français, violant ainsi ce qui avait été convenu dans l’accord de 1820, qui marquait la frontière franco-belge. Napoléon Bonaparte venait de subir la défaite à la bataille de Waterloo cinq ans plus tôt, ce qui l’avait contraint à abdiquer son trône et à s’exiler sur l’île italienne d’Elbe en Toscane.
« Il a agrandi la Belgique et la France plus petite, ce n’est pas une bonne idée », a plaisanté Lavaux à la chaîne de télévision française TF1. « J’étais content, ma ville s’est agrandie, mais le maire de Bousignies-sur-Roc n’était pas d’accord », plaisante-t-il.
Si l’agriculteur refuse de retirer la pierre, il pourrait être accusé d’un délit et l’affaire passerait au ministre belge des Affaires étrangères. De là, il passerait à la commission frontalière franco-belge, qui depuis 1930 n’est plus nécessaire, précise David Lavaux.
« Je connais [o agricultor] faites preuve de bonne volonté, il n’aura pas de problèmes et nous réglerons ce problème à l’amiable », insiste-t-il.
Texte édité par António Saraiva Lima
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