Conférence de paix pour la Libye : terre de rivaux implacables – Politique

C’est une tentative de sauvetage de dernière minute. La France veut promouvoir les efforts de paix pour la Libye vendredi avec une conférence de haut niveau. Lors de la réunion à Paris, le président Emmanuel Macron souhaite accueillir, entre autres, la vice-présidente américaine Kamala Harris.

Mais l’escalade des luttes de pouvoir en Libye rend les progrès improbables. Peu de temps avant la réunion de Paris, la ministre des Affaires étrangères Najla al Mangoush a été déclarée limogée par des opposants politiques. La tourmente est liée à l’élection présidentielle prévue en décembre.

Le vote est censé ramener la paix dans le pays en guerre civile. Cependant, parce qu’il y a des différends sur les dates des élections, les candidats et les compétences, cela pourrait également déclencher une nouvelle guerre.

La Russie, la Turquie et l’Égypte soutiennent également les parties au conflit

Après des années de combats entre le gouvernement de l’ouest de la Libye à Tripoli et les troupes du général est-libyen Khalifa Haftar, l’ONU a négocié un cessez-le-feu il y a un an.

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La formation d’un cabinet de transition entièrement libyen sous le Premier ministre Abdulhamid Dbeibah au printemps a nourri des espoirs de paix et de stabilité dans ce pays d’Afrique du Nord, qui n’a plus de gouvernement central affirmé depuis la chute du dictateur Mouammar al Kadhafi en 2011.

Les groupes rivaux sont soutenus militairement par des États étrangers tels que la Turquie, l’Égypte et la Russie.

Les élections visent à rendre le processus de réconciliation irréversible

Avec les élections législatives et présidentielles du 24 décembre, l’ONU veut rendre le processus de réconciliation en Libye irréversible. L’Europe en particulier fait pression pour des solutions parce que les réfugiés d’Afrique et d’Asie se déplacent de la Libye vers l’UE.

De janvier à début novembre, selon l’agence des Nations Unies pour les réfugiés UNHCR, près de 56 000 personnes sont arrivées par bateaux en provenance de Libye en Italie, soit 20 000 de plus que sur l’ensemble de l’année dernière.

Entre janvier et novembre, près de 56 000 réfugiés sont arrivés en Italie par bateaux en provenance de Libye.Foto: Mission Lifeline/dpa

L’Europe espère que les conditions resteront stables en Libye facilitera une solution au problème des réfugiés. Mais ça ne ressemble pas à ça pour le moment, bien au contraire. Le Premier ministre de la transition Dbeibah veut se présenter à la présidence, selon les médias, même s’il avait promis de ne pas le faire.

Ce faisant, il a retourné d’autres acteurs contre lui. Les rivaux de Dbeibah incluent le président du Parlement Agila Saleh, qui aurait également des ambitions pour le poste de président de l’État. Sans vote au parlement, Saleh a annoncé une loi électorale qui lui permet, ainsi qu’à Haftar, de se présenter aux élections présidentielles.

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Le général rebelle de 78 ans est détesté dans l’ouest de la Libye pour avoir lancé une attaque majeure contre la capitale Tripoli il y a deux ans. Un autre candidat en discussion est Saif al Islam Kadhafi, un fils de l’ex-dictateur.

Y aura-t-il de nouveaux combats ?

Malgré les problèmes, la communauté internationale tient les élections de décembre. La date des élections pourrait apporter de nouveaux conflits, selon l’expert libyen Wolfram Lacher de la Science and Politics Foundation. Lacher a écrit dans une analyse pour l’Université canadienne du Québec que le résultat du vote ne sera pas reconnu à l’échelle nationale pour le moment.

Le report des élections n’est pas non plus une solution. Dans ce cas, la légitimité du gouvernement intérimaire de Dbeibah serait remise en cause, ce qui pourrait conduire à la formation d’un contre-gouvernement et de nouvelles luttes. Si la conférence de Paris de Macron parvient à sortir de cette impasse, ce serait un miracle.

Nihel Béranger

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