Critique du « conseiller principal » désigné par l’UE | tagesschau.de

En date du : 14 juillet 2023 17h09

Un ancien haut fonctionnaire de l’administration Obama doit conseiller la Commission européenne sur la manière de traiter avec les entreprises technologiques. Cependant, Fiona Scott Morton a également travaillé pour eux. Les critiques craignent les conflits d’intérêts.

Avec Fiona Scott Morton, la Commission européenne a embauché une ancienne haut fonctionnaire du gouvernement américain sous l’ancien président Barack Obama comme conseiller sur les questions de concurrence et les relations avec les entreprises technologiques. Elle conseillera la vice-présidente de la Commission, Margrethe Vestager, chargée de ces questions, a indiqué une porte-parole de l’autorité.

Elle devrait prendre ses fonctions de « chef économiste » à la direction générale de la concurrence le 1er septembre. Scott Morton a été analyste économique principal à la division antitrust du ministère américain de la Justice de mai 2011 à décembre 2012, puis a travaillé comme consultant pour de grandes entreprises technologiques telles qu’Apple et Microsoft. Bruxelles a infligé des amendes records à certaines entreprises ces dernières années.

Large critique de la nomination

Les chrétiens-démocrates, les sociaux-démocrates, les Verts et les libéraux au Parlement européen ont demandé à la commissaire à la concurrence Vestager d’annuler la nomination de Scott Morton.

Dans une lettre ouverte, les quatre chefs de groupe parlementaire ont exprimé leur incompréhension et leur inquiétude quant à d’éventuels conflits d’intérêts. Ils estiment qu’il est incompréhensible que, compte tenu de la vigilance particulière des institutions européennes face aux ingérences extérieures, un candidat non membre de l’UE puisse occuper une position aussi importante. Plusieurs ministres français ont également exprimé leur inquiétude.

La Commission rejette les craintes

Cependant, la Commission européenne ne voit pas de risque accru de conflits d’intérêts dans cette nomination. La porte-parole de la Commission a déclaré qu’il avait été soigneusement examiné auparavant si Scott Morton avait « un intérêt personnel susceptible d’affecter son indépendance ». De plus, Morton n’est pas autorisée à traiter des dossiers impliquant des entreprises qu’elle conseillait auparavant au cours des deux premières années de son mandat.

En France, la nomination a néanmoins déclenché une tempête d’indignation, les politiques de tous partis critiquant non seulement la proximité de la nouvelle chef économiste avec le secteur technologique, mais aussi sa nationalité. On parle d’un « scandale » et même d’une « annexion de notre continent par les Nord-Américains ». La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a écrit sur Twitter : « La régulation d’Internet est un enjeu clé pour la France et pour l’Europe ». La Commission européenne doit donc « repenser » la nomination.

La Commission a justifié le recrutement d’un candidat originaire d’un pays tiers possédant les « connaissances très spécifiques requises ». Scott Morton « s’est avéré être le meilleur choix parmi les candidats, tant en termes de qualifications que de performances lors du processus d’embauche », a déclaré la porte-parole.

Avec les informations de Jakob Mayr, studio ARD Bruxelles

Jakob Mayr, BR Bruxelles, tagesschau, 14 juillet 2023 16h17

Nihel Beranger

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