Des milliers de prédateurs au service de l’église. La France entend publier des informations choquantes

Une commission d’enquête appelée CIASE (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église) doit publier un rapport complet mardi. Il s’appuie sur les archives ecclésiastiques, judiciaires et policières, ainsi que sur les témoignages des victimes et des témoins.

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Selon France Info, les détails du rapport doivent rester secrets jusqu’à la dernière minute et sont destinés à être un « choc pour l’Église catholique ». Selon France Info, ce rapport sera « explosif » pour l’Eglise catholique.

Plus de 3000 prédateurs

Les premiers chiffres que la commission a communiqués en exclusivité à l’agence française AFP sont stupéfiants : depuis 1950, il y a eu « entre 2 900 et 3 200 prêtres et religieux qui ont abusé sexuellement d’enfants » au sein de l’Église catholique française.

L’enquête a été commandée par l’Église catholique française en 2018 après une série de scandales similaires dans d’autres pays. Des cas similaires sont entendus en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, en Asie et en Australie.

Un haut fonctionnaire de Sauvé, président de la commission d’enquête du CIASE et un croyant pratiquant de 72 ans, a déclaré au journal français Le Monde que la commission avait fourni aux plaignants des preuves de 22 cas dans lesquels des poursuites pourraient être engagées. Il a également assuré avoir agi en toute « indépendance » et « impartialité ».

Il a lui-même constitué un panel de vingt-deux personnes d’horizons et de spécialisations très différents. Il a ajouté que les évêques et autres personnalités dirigeantes de l’église avaient été informés d’un certain nombre d’autres accusations d’autres personnes encore en vie.

Le jury du CIASE est composé de médecins, d’historiens, de sociologues et de théologiens. Il a contacté plus de 6 500 victimes et témoins en deux ans et demi. Le rapport final comprend 2500 pages. Selon France Info, l’objectif de la commission était de « faire la lumière sur les abus sexuels sur mineurs et personnes vulnérables dans l’église » dès le départ.

Dès 2019, la Commission a appelé des témoins à s’inscrire via une plateforme d’aide aux victimes – avec un total de 6 500.

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Selon les premiers chiffres de juin 2020, il devait y avoir au moins 3 000 victimes directes et 1 500 auteurs. Pourtant, selon les derniers chiffres, selon le président du CIASE, il devrait y avoir au moins dix mille victimes. Cependant, il ne s’agit encore que d’une estimation.

Selon le président du CIASE, les deux tiers des violeurs sont des prêtres diocésains. Cinquante pour cent des actes enregistrés devaient avoir lieu entre 1950 et 1969, dix-huit pour cent dans les années 1970 et le reste dans les décennies suivantes. La plupart des personnes qui se sont tournées vers la plate-forme sont des hommes. Plus de 87 % des victimes étaient des mineurs.

Les enquêtes ont également examiné le contexte plus large de la maltraitance en France, à savoir 30 000 Français supplémentaires. L’objectif était de quantifier les abus sexuels au sein de l’Église catholique « dans le contexte plus large des abus dans la société », a déclaré le président de la CIASE à l’AFP en 2020. La recherche a également été menée dans les archives de l’église et les archives du ministère de la Justice et des Affaires intérieures. L’école de recherche Ecole pratique des hautes études (EPHE) y a collaboré.

Tour de France

« Pour beaucoup de victimes, notre rôle était de publier leur vie corrompue et réprimée, parfois de parler d’amis qui avaient mis fin à leurs jours », a déclaré Antoine Garapon, membre du CIASE, selon France Info. En novembre 2019, le panel a également lancé un « tour de France » à Lille, un voyage à travers quatorze villes. Il l’a informée de sa mission et a rencontré des témoins.

Christopher Lamb de la publication catholique romaine The Tablet a déclaré à la BBC que les scandales d’abus avaient plongé l’église « dans la plus grande crise depuis 500 ans ».

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Plus tôt cette année, le pape François a modifié les lois pour criminaliser explicitement les violences sexuelles. Cela faisait partie de la plus grande refonte du Code criminel depuis des décennies. Les nouvelles règles le font, par exemple, contre les abus sexuels, la possession de pornographie juvénile ou la dissimulation de crimes abusifs en vertu du droit canon.

Les dirigeants de l’Église se préparent donc avec inquiétude à la publication du rapport. « Quelque chose va arriver à l’église », dit François Devaux, co-fondateur de La Parole Libérée. L’épiscopat a promis des contributions financières pour les victimes, qu’il devrait verser à partir de 2022. Cependant, le montant n’est pas connu.

Nihel Beranger

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