Elle a tué son mari, qui l’a maltraitée. La Française ne retournera pas en prison

La Française Valérie Bacot, accusée du meurtre de son mari, qui l’a violée pendant de nombreuses années et l’a forcée à se prostituer, n’ira plus en prison. Le parquet a demandé au tribunal une peine de cinq ans, dont quatre avec sursis. Le verdict du tribunal vendredi soir était de quatre ans, dont trois avec sursis. La femme a déjà passé un an en garde à vue, elle quittera donc directement la salle d’audience, a indiqué BFMTV sur son site internet.

Selon les experts, la femme n’avait « pas d’issue ». Bacot n’ira plus en prison, mais elle devra faire face à une forme de surveillance, à des soins médicaux prescrits obligatoires et se verra interdire de posséder une arme. Sa famille et ses proches ont applaudi le verdict, ce qui n’est pas courant dans les salles d’audience en France. Puis certains d’entre eux ont pleuré.

Les accusés ont mal fait après le discours du plaignant et se sont effondrés en larmes, écrit Le Parisien. Le procès est suivi de près en France, une partie du public réclamant la libération de Bacot. Une femme est en danger de meurtre à vie.

« Valérie Bacot ne pourrait pas supporter la vie des terrorisés, mais elle doit être condamnée sans être à nouveau arrêtée », a déclaré à l’AFP le procureur Eric Jallet. Il a rappelé que la prévenue avait besoin de ses quatre enfants. Valérie Bacot a tué son mari après avoir subi presque des viols, des violences et de la prostitution forcée pendant près de 24 ans.

« Après avoir annoncé cette demande, Valérie Bacot s’est effondrée au sol en larmes, elle s’est sentie malade. Elle est secourue sur place et l’audience a été interrompue », écrit Le Parisien.

Selon le site de BFMTV, l’avocate Nathalie Tomasini a expliqué que sa cliente n’avait pas tout de suite compris ce que signifiait la proposition de la plaignante et avait fait une crise d’angoisse.

« Ce processus est un grand pas pour moi, une opportunité de tourner la page et de passer à autre chose. Je l’espère. Merci et j’ai hâte d’être avec mes enfants. Je suis heureux de voir que nous avons maintenant notre famille et nos amis, et c’est agréable pour tout le monde qu’on respire enfin », a déclaré Bacot lors du procès de cinq jours.

Son mari la maltraitait depuis des décennies

Valérie Bacot a tué son mari il y a cinq ans. Selon l’agence AFP, elle risque désormais la réclusion à perpétuité. Plus de 60 000 Français ont signé une pétition réclamant la liberté de l’accusé torturé.

Selon ses propres récits, l’homme de Bacot l’a abusé pendant des décennies. Elle a décrit ses difficultés dans le livre récemment publié Tout le monde savait. L’amant de sa mère de l’époque l’aurait violée à l’âge de 12 ans. L’homme a été condamné, mais est retourné dans sa famille après avoir été libéré de prison. A 17 ans, Bacot tombe enceinte, et alors que sa mère la rejette, elle est forcée d’épouser son bourreau, qui a 25 ans de plus. Bacot a déclaré devant le tribunal que l’homme l’avait menacée avec une arme à feu et l’avait forcée à se prostituer. Finalement, même pour protéger leur fille commune, elle a tiré une balle dans son cou.

L’effroyable affaire en France est souvent comparée à une affaire similaire de Jacqueline Sauvage, considérée comme un symbole des victimes de violences conjugales. Après 47 ans de mariage, Sauvage a tiré sur son mari violent en septembre 2012, pour lequel elle a été condamnée à 10 ans de prison. Elle et ses trois filles ont témoigné que l’homme les maltraitait depuis des années. L’affaire a suscité des débats houleux et des protestations, et le président français François Hollande l’a graciée en 2016.

Nihel Beranger

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