C’est à la mi-avril, au plus fort des manifestations contre la réforme des retraites, que le président français Emmanuel Macron s’est exprimé pour la dernière fois en détail dans les médias. Il souhaitait apaiser la situation après que la réforme ait été votée au Parlement. Et il voulait donner un nouveau départ à son gouvernement : 100 jours pleins d'idées et de projets. A la fin, il fera le point. Mais ensuite, les tirs meurtriers de la police à Nanterre et les six jours d'émeutes à travers le pays ont suivi, et le résultat n'a pas été bon. Aujourd’hui, Macron s’est rattrapé, à l’autre bout du monde. Il a été interrogé lundi à la télévision pendant une demi-heure depuis la Nouvelle-Calédonie, l'archipel français du Pacifique Sud.
Sa réponse aux émeutes dans les villes est : « Ordre, ordre, ordre ». C'est la première leçon des événements. « Sans ordre, il n'y a pas de liberté. » L’autorité doit être restaurée à tous les niveaux. «Surtout au sein de la famille», mais aussi parmi les enseignants, les élus et les forces de sécurité. Pour beaucoup de jeunes, ce n’est pas le système éducatif et encore moins la police qui peut résoudre le problème. Il faut plutôt « éveiller le sens des responsabilités dans certaines familles ». Il faut investir davantage dans les jeunes afin de leur donner un « cadre ».
Il y aura un petit remaniement au sein du gouvernement
Macron a remercié la police et les pompiers. Ils ont réussi à réprimer les manifestations beaucoup plus rapidement qu'en 2005, lorsque les banlieues ont brûlé pendant trois semaines et que l'état d'urgence a dû être déclaré. D’ici la fin de l’été, il faudra également s’attaquer aux opérateurs de plateformes de réseau qui, selon Macron, ont favorisé les émeutes. Macron a exprimé des remerciements particuliers à son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a fait un « travail remarquable ». Darmanin, considéré comme faisant partie de l’aile conservatrice du camp gouvernemental, a été considéré comme un possible nouveau Premier ministre. Cependant, après des discussions internes apparemment difficiles, Macron a opté pour un petit remaniement la semaine dernière. Élisabeth Borne reste en fonction, seuls huit ministres et secrétaires d'État assez insignifiants ont été remplacés.
En matière de politique scolaire, le président a promis « une série de petites révolutions ». Une meilleure rémunération devrait accroître la motivation des enseignants à remplacer leurs collègues qui ont abandonné leurs études, afin de ne plus perdre d'heures. La population devrait être mieux préparée à la sécheresse qui frappe encore cette année le sud du pays. Les pompiers ont reçu des hélicoptères de lutte contre les incendies supplémentaires, la consommation inutile d'eau a été réduite et le système d'alerte a été renforcé.
Le projet de loi sur l’immigration ne satisfait ni la gauche ni la droite
La situation au Parlement reste difficile pour Macron. Son gouvernement n'a pas de majorité. L'opposition a été facilement conquise par la nouvelle loi sur la justice, qui prévoit avant tout plus d'argent pour les forces de sécurité et le système judiciaire. Le projet de loi sur l'immigration doit cependant être reporté à plusieurs reprises. Il devrait faciliter la régularisation de certains migrants, mais aussi les expulsions, et ainsi satisfaire l'ensemble du spectre politique. En effet, elle est trop restrictive pour la gauche et pas assez restrictive pour la droite.
Macron passe une semaine dans le Pacifique. Malgré un fort mouvement indépendantiste, les Néo-Calédoniens ont confirmé leur appartenance à la France lors de trois référendums. On ne sait toujours pas exactement comment les choses vont continuer sur le plan politique.
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