Emmanuel Macron sur les essais nucléaires en Polynésie française

Mercredi 28 juillet, dernier jour de sa visite d’Etat en Polynésie française, le président Emmanuel Macron parlait des essais nucléaires que la France a effectués dans le Pacifique entre 1966 et 1996, un sujet largement débattu qui a conduit, au fil du temps, à des demandes d’indemnisation et à davantage d’enquêtes.

Diverses organisations polynésiennes avaient demandé que lors de sa visite Macron s’excuse au nom de la France pour ces activités nucléaires, qui selon plusieurs études ont eu un impact grave sur l’environnement et sur la santé des personnes. Le président n’a pas officiellement présenté d’excuses, mais a déclaré que la France « a une dette envers la Polynésie française », a demandé « la vérité » et la « transparence » et une meilleure indemnisation pour les familles des victimes.

Et puis il a ajouté :

« Je tiens à vous dire clairement que les militaires qui les ont exécutés ne vous ont pas menti (…) Des risques ont été pris qui n’ont pas été mesurés, même pas par les militaires (…) Je pense qu’il est vrai que nous aurions ne pas avoir fait ces mêmes tests en Creuse (département français de la région Nouvelle-Aquitaine, en France métropolitaine, ed) ou en Bretagne. Nous l’avons fait ici parce que c’était plus loin, parce que c’était (un endroit, ed) perdu au milieu du Pacifique ».

La Polynésie française est une « collectivité d’outre-mer », une subdivision territoriale de la France qui bénéficie d’une large autonomie et avec la possibilité d’avoir son propre président pour le gouvernement local. Dans la seconde moitié du XXe siècle, la France a réalisé 193 expériences nucléaires dans ces archipels, dont 46 atmosphériques et 147 souterraines, notamment dans les atolls de Mururoa et Fangataufa. Les conséquences de ces tests sur la santé des personnes ne sont pas encore bien comprises.

Les expériences les plus critiques ont été celles réalisées entre 1966 et 1974, avec des tests dans l’atmosphère. Après une série de pressions internationales, à partir de 1974 les essais atmosphériques sont abandonnés et les essais souterrains commencent. Au début des années 90, le président français de l’époque François Mitterrand a décidé un moratoire sur les expérimentations, qui ont pourtant repris en 1995 après la nomination de Jacques Chirac. Le dernier test a eu lieu le 27 janvier 1996.

Entre 2010 et 2018, le Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires a a reçu environ 1 500 demandes, principalement de l’armée. Et ce n’est que dans 217 cas qu’une indemnisation a été établie.

Nihel Béranger

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