Encore de grandes manifestations contre la réforme des retraites

Manifestations à Rennes – Le 14 avril 2023, le Conseil constitutionnel a annoncé les résultats d’une révision de la réforme des retraites qui avait déjà été votée en France. – Photo : Mathieu Pattier/AP/dpa

Demain, le Conseil constitutionnel aura le dernier mot sur le projet, sur lequel le gouvernement s’est depuis longtemps prononcé. Les grèves et les manifestations prendront-elles alors fin ?

En France, des centaines de milliers de personnes ont de nouveau manifesté contre la réforme des retraites du président Emmanuel Macron – le conseil constitutionnel veut juger de sa légalité ce vendredi. Dans de nombreuses villes, les syndicats avaient appelé à des rassemblements pour la douzième fois jeudi.

Selon le ministère de l’Intérieur, 380 000 personnes à travers le pays ont pris part aux manifestations et les syndicats ont parlé de plus d’un million de participants. En tout cas, le soutien aux protestations a de nouveau sensiblement diminué par rapport à la semaine précédente.

Dans tout le pays, les routes, les voies ferrées et les raffineries ont été bloquées jeudi – mais au final, les dégradations étaient gérables. Les éboueurs de Paris se sont à nouveau mis en grève et le syndicat CGT a menacé de transformer la capitale en décharge publique jusqu’au retrait de la réforme.

Le déploiement de 11 500 policiers était prévu, dont 4 200 à Paris. Les manifestations, initialement pacifiques pendant de nombreuses semaines, se sont récemment soldées par des violences et des affrontements à plusieurs reprises. A Paris, les banques et les boutiques chères protégeaient leurs vitrines avec des panneaux de bois par précaution. Dans la capitale, des manifestants ont fait irruption jeudi dans le siège du groupe de luxe LVMH et tiré des feux d’artifice. Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont été signalés depuis Nantes et Rennes. Il y eut aussi des échauffourées et des arrestations à Paris.

Que deviendront les protestations ?

Les protestations sont dirigées contre l’augmentation progressive de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. Avec la réforme qui vient d’être adoptée, le gouvernement intermédiaire veut combler un vide imminent dans le fonds de pension. La contestation s’est aggravée car le gouvernement a poussé le texte sans vote à l’Assemblée nationale. Le président Emmanuel Macron souhaite que la réforme entre en vigueur d’ici la fin de l’année.

Macron a défendu mercredi sa réforme controversée contre les critiques constantes et a promis un dialogue avec les syndicats. Le pays doit continuer à progresser et il veut discuter avec les partenaires sociaux de l’évolution des choses. La réforme est nécessaire, les budgets publics doivent être rééquilibrés. Vendredi, le Conseil constitutionnel doit annoncer le résultat de l’examen du projet de réforme. Il pourrait annuler tout ou partie de la réforme ou la déclarer constitutionnelle. Un important dispositif de police protégeait jeudi le bâtiment du Conseil constitutionnel, devant lequel défilait la manifestation parisienne.

Si le Conseil constitutionnel confirme en substance la réforme, il n’y a plus de perspective pour les syndicats du projet d’être édulcoré ou annulé. Néanmoins, il y aura d’autres manifestations, a indiqué le syndicat. Le responsable du syndicat CFDT, Laurent Berger, a déjà évoqué le 1er mai comme prochaine journée de manifestation. L’invitation au dialogue de Macron a été accueillie avec agacement. La nouvelle responsable du syndicat CGT, Sophie Binet, a déclaré vouloir parler à Macron depuis un mois. Une réunion où tout est décidé n’a aucun sens.

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Nihel Béranger

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