Tout le monde a entendu parler d’Axel Sweat quand quelqu’un vous a dit d’un air très confiant que le pauvre garçon était dans sa classe/le fils d’un cousin au second degré/le pote d’un ami. La variante féminine de ce mythe moderne émerge sous le nom de Rosa Schüpfer (fille de notre concierge/connaissance de mon grand-père/amie d’équitation), son histoire se transmet heureusement depuis des générations, mon Dieu, à quoi pensaient les parents ? Le message des deux légendes urbaines est clair : on ne choisit pas les noms.

Qui mieux que les habitants de Kotzen dans le Havelland, de Petting en Haute-Bavière ou de Kummer dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale le saurait mieux. Leur valeur ajoutée pour le tourisme consiste dans le fait que les gens peuvent être photographiés devant leurs panneaux toponymiques, ou pire encore, les dévisser aussitôt pour les accrocher au mur chez eux dans des villes aux noms usuels comme Neustadt ou Hausen. La municipalité autrichienne de Fucking a mis fin aux activités spéciales à leur place en se rebaptisant Fugging il y a bien deux ans. Ce qui montre à son tour que les noms, du moins ceux des lieux, peuvent parfois être choisis.

Ce qui nous amène à Pantin, une banlieue parisienne, des cités préfabriquées, forte proportion d’immigrés, pas vraiment un lieu de blagues sur les noms. Cela pourrait changer désormais : car la ville va désormais s’appeler « Pantine » pendant un an, selon la mairie, pour susciter une plus grande prise de conscience de l’égalité entre les femmes et les hommes. Un « e » ajouté à la fin d’un mot fait souvent référence à une forme féminine en français. Les villes allemandes pourraient également bénéficier de ces changements de sexe. « Bonna » serait sympa, « Hamma » peut-être encore plus sympa. Mais alors ils devront peut-être visser très fermement leurs panneaux de noms de lieux.

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