France : les bureaux du parti de Macron perquisitionnés – Politique

Fonctionne aujourd’hui l’interview télévisée du printemps presque comme si le président savait déjà à quoi s’attendre. Interrogé par la chaîne France 3 sur des allégations de contrats secrets avec le cabinet de conseil américain McKinsey en mars, Emmanuel Macron a répondu agacé : « S’il y a des preuves de manipulation, il faut les poursuivre ».

C’est maintenant chose faite. Comme l’a annoncé le procureur financier de Paris, elle a fait perquisitionner les bureaux du parti Renaissance de Macron et de McKinsey cette semaine. Il s’agit d’une prochaine étape dans l’enquête sur le financement de la campagne de Macron, que la justice française a ouverte fin octobre.

Il s’agit des campagnes présidentielles de 2017 et 2022. Les juges d’instruction vérifient si Macron a bénéficié des services du cabinet de conseil de manière non autorisée. Plus précisément, il y a deux allégations : le parti de Macron n’aurait pas tenu correctement les comptes de campagne et aurait favorisé le cabinet de conseil.

McKinsey fait l’objet d’une enquête pour fraude fiscale depuis mars

« Il est normal que la justice enquête librement et en toute indépendance afin de faire la lumière sur cette affaire », a déclaré le porte-parole de Renaissance, Loïc Signor, après la révélation des perquisitions. Le cabinet de conseil McKinsey a confirmé les investigations dans un communiqué et annoncé qu’il « coopérait pleinement » avec les autorités.

Le cabinet de conseil fait l’objet de critiques depuis le printemps. En mars, la justice française a ouvert une enquête sur la société américaine pour fraude fiscale présumée. L’enquête sur « l’affaire McKinsey » a été ouverte à la suite d’un rapport du Sénat français. Dans ce document, les sénateurs accusaient McKinsey de ne pas avoir payé l’impôt sur les sociétés en France pendant au moins dix ans. L’entreprise, quant à elle, a affirmé qu’elle avait respecté la loi. L’affaire avait fait grand bruit en France avant l’élection présidentielle du printemps.

Dans son rapport, le Sénat français a également constaté que les dépenses annuelles du gouvernement en consultants avaient plus que doublé entre 2018 et 2021. Les sénateurs ont également critiqué les procédures d’appel d’offres non transparentes.

Les liens entre le président français Macron et McKinsey ont longtemps été considérés comme étroits. Après des recherches par Le Monde Le cabinet de conseil aurait pris une quarantaine d’emplois pour le gouvernement et les agences de l’État entre 2018 et 2021 seulement. Selon le journal, des conseillers et ex-conseillers de McKinsey ont également été impliqués dans la campagne électorale de Macron en 2017 et des employés de l’entreprise ont obtenu des postes au sein du parti de Macron et de ses ministères.

Emmanuel Macron n’est pas le premier président français visé par la justice pour avoir financé sa campagne électorale. Pour cette raison, l’ancien président Nicolas Sarkozy a été condamné à un an de prison l’an dernier. Il avait été accusé d’avoir mis en place un système de fausses factures avec la société événementielle Bygmalion pour couvrir ses frais de campagne. Ceux-ci étaient deux fois plus élevés que le budget maximum légal.

Nihel Béranger

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