Guerre d’Algérie, le conflit qui a donné naissance au monde contemporain

Le cadre de Guy Mollet est remplacé par celui de Félix Gaillard, mais cela aussi est de courte durée. La crise du régime parlementaire conjuguée à la paralysie de l’administration, l’effondrement du franc et un climat de résignation pour ce qui se passe en Algérie ont entraîné la mort de la IVe République. Et tandis que le gouvernement centriste de Pierre Pflimlin prend ses fonctions à Paris en mai, en Algérie, en attendant, les colons invoquent le gouvernement de la santé publique et Salan proclame sa naissance avec le général Massou aux commandes. L’objectif du comité est de faciliter le retour au pouvoir de De Gaulle vu par les pieds noirs comme le dernier bastion de la défense de l’Algérie française. Les militaires stationnés en Algérie ne répondent plus au gouvernement, l’opinion publique transalpine est convaincue que seul le héros de la victoire contre les nazis peut rétablir l’ordre et ici le 1er juin 1958 Pflimlin démissionne, la IVe République prend fin, une nouvelle constitution est rédigé e De Gaulle devient le premier président de la Ve République française. Quant à la politique algérienne de De Gaulle, avec le recul des événements, il est impossible de douter des intentions réelles du général. La première déclaration de De Gaulle s’adressant aux colons est « Je vous comprends » ; un constat, pas un engagement. De juin à septembre 1958, le président proclame clairement sa volonté de réconcilier musulmans et européens en Algérie et déclare : « la nécessaire évolution de l’Algérie doit s’inscrire dans le contexte français ». Chez les pieds noirs après cette condamnation, les troubles se propagent et l’évasion des militaires des comités de santé publique accroît la méfiance. En septembre, pendant ce temps, le FLN crée le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) et De Gaulle annonce à la télévision : « Considérant tous ces facteurs, ceux relatifs à la situation algérienne et ceux relatifs à la situation nationale et internationale, je considère il faut proclamer, ici et maintenant, le recours à l’autodétermination ». Les partisans de l’Algérie française crient à la trahison, pour le GPRA, ce sont les prodromes qui peuvent déclencher les négociations de paix qui seront menées par Ben Bella, et pour De Gaulle les dés sont jetés : la question algérienne est une histoire du passé. Comme il le dira dans une conférence de presse tenue le 14 juin 1960. « C’est tout naturellement que l’on a la nostalgie de ce que fut l’Empire, comme on peut regretter la douce lumière des lampes à huile, la splendeur de la marine lorsque les voguaient, l’élégance des voitures. Mais ça suffit ! Il n’y a pas de politique digne de ce nom si elle ne prend pas en compte la réalité ». Et il expliquera en quoi la fin de la guerre d’Algérie représente une opportunité pour La France d’emprunter une nouvelle voie, d’indiquer une nouvelle route, d’aider les pays du Sud. Mais ces mots viendront presque deux ans plus tard. Fin 1958, la guerre continue et continue d’enflammer l’Algérie.

Nihel Béranger

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