La France, pays hôte, est la favorite de la Coupe du monde de rugby, qui débute vendredi et devrait attirer 2,5 millions de téléspectateurs. La Grande Nation est le seul pays non anglophone parmi les meilleures équipes, le sport y est très populaire. Comment ça se fait?
Il reste encore dix mois et demi avant les Jeux olympiques de 2024 à Paris. Mais dans les sept prochaines semaines, la France accueillera un événement sportif mondial majeur : vendredi (21h15/Pro Sieben Maxx), la Coupe du monde de rugby débute au Stade de France à Saint-Denis près de Paris avec le match d’ouverture entre la Nouvelle-Zélande et l’équipe locale, considérée comme la favorite pour le titre mondial. La finale aura lieu le 28 octobre au même endroit.
600 000 visiteurs étrangers sont attendus en France. Au total, 2,5 millions de spectateurs sont attendus dans les stades, les matchs de Saint-Denis, Lyon, Marseille, Nice, Bordeaux, Nantes, Toulouse, Lille et Saint-Etienne affichent tous complets – dont l’héritier britannique du trône, le Prince William et son épouse la princesse Kate ont déjà annoncé leur arrivée.
Record de spectateurs en vue
Le directeur du tournoi, Michel Pousseau, est optimiste quant au dépassement du nombre de téléspectateurs pour la Coupe du monde 2019 au Japon (857 millions de fans). En Allemagne, Pro Sieben Maxx diffuse un total de 35 des 48 matchs en direct sur la télévision gratuite (tous les matchs peuvent également être visionnés en direct sur Ran.de). Cependant, l’équipe nationale allemande n’est pas représentée et ne s’est jamais qualifiée pour une Coupe du monde.
La France, pays voisin, connaît en revanche beaucoup de succès et le sport y est très populaire. La Grande Nation est le seul pays non anglophone parmi les meilleures nations de rugby. Comment est-ce arrivé? En 1870, un négociant écossais amène le Rugby à Bordeaux. Le rugby se jouait à l’origine dans des lycées d’élite (comme en Grande-Bretagne). Mais ensuite le jeu s’est répandu de Paris dans la région et surtout dans le sud de la France, où – unique en Europe – il a trouvé une grande acceptation, notamment parmi les agriculteurs et la classe ouvrière.
Membres fidèles
Ce fut le début du « Rugby des villages », où chaque ville formait un club avec des membres fidèles pour « combattre » les villages et villes voisins et rivaux. Il y eut aussi des morts et des blessés. Les Basques et les Catalans en particulier – des montagnards coriaces et musclés – ont développé une passion presque sans limites et en sont rapidement venus à considérer le rugby comme un symbole de fierté nationale et un rempart contre le pouvoir centralisé de l’Église et de l’État, qui diabolisait ce jeu comme étant brutal et atavique. .
Dans le grand sud-ouest de la France, le rugby est plus qu’un sport, c’est presque une religion. Un bel et pittoresque exemple en est une chapelle dédiée au rugby à Larrivière-Saint-Savin (Landes), au bord de l’Adour. À l’intérieur de Notre Dame du Rugby se trouvent des centaines de maillots de rugby encadrés, et derrière l’autel se trouve une armoire remplie de photos et de maillots de joueurs de rugby – un sanctuaire dédié aux jeunes hommes locaux décédés en jouant au rugby ou des suites d’une blessure au rugby.
Chapelle décorée
Le point culminant de la chapelle est un vitrail complexe représentant la Vierge Marie au-dessus d’une mêlée de rugby. L’enfant Jésus qui rampe à ses pieds est en train de lancer l’œuf du rugby. Encadrée à côté de l’autel de la chapelle se trouve la prière : « Vierge Marie, qui a appris à ton enfant Jésus à jouer à genoux. Gardez un œil maternel sur le jeu de ces enfants adultes. Soyez avec nous dans la grande agitation de l’existence afin que nous sortions victorieux du grand jeu de la vie et que – comme sur le terrain – nous donnions l’exemple de courage, de dynamisme et d’esprit d’équipe. Amen. »
Pas seulement la passion
Mais en France, le rugby n’est pas seulement une passion et une tradition, c’est aussi depuis longtemps une grosse affaire. Plus de 100 000 spectateurs assistent désormais aux demi-finales et finales du championnat national et les salaires des joueurs dépassant le million d’euros par an ne sont plus rares. C’est l’une des raisons pour lesquelles la série attire les stars des grandes nations du rugby comme aucune autre ligue au monde. L’équipe de France en profite également.
Aujourd’hui encore, les Français sont fiers de ce qu’on appelle le « flair français », du style de passes et de courses fluides ainsi que de l’effort physique presque rustique de l’équipe si unique dans l’hémisphère nord. Les Français ont atteint trois finales de Coupe du monde (1987, 1999, 2011), mais n’ont jamais remporté le titre. Mais cela pourrait changer cette année, même si Romain Ntamack – le plus grand espoir aux côtés du capitaine Antoine Dupont – s’est déchiré les ligaments croisés quelques semaines seulement avant le début de la Coupe du monde et sera absent pendant toute la compétition. Le fait qu’ils soient toujours favoris pour remporter le championnat du monde témoigne de la force des Français et de leur génération dorée.
Qui remportera le titre ?
Favoris
Outre la France, pays hôte et favori, l’Afrique du Sud, championne en titre, est considérée comme ayant les meilleures chances de remporter la Coupe du monde de rugby (8 septembre au 28 octobre). Fin août, les Springboks ont infligé la plus lourde défaite aux légendaires All Blacks de Nouvelle-Zélande avec un score de 35 à 7 en 102 ans d’histoire de la rencontre entre les deux géants du rugby.
outsider
L’équipe nationale anglaise, qui a tant enthousiasmé le monde du rugby lors de la Coupe du monde au Japon il y a quatre ans, est vraiment dans les cordes. Après plusieurs défaites, comme une défaite record de 10 :53 contre la France en mars, Owen Farrell est désormais absent de la Coupe du monde. Le capitaine est suspendu pour les deux premiers matches de groupe cruciaux contre l’Argentine et le Japon en raison d’une vilaine faute contre le Pays de Galles récemment.
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