Se déclarant « choqué, dégoûté et profondément attristé » par le dernier naufrage de la Manche, Johnson a déclaré que le gouvernement britannique avait « du mal à persuader certains partenaires, notamment français, de se montrer à la hauteur ».

« Mais je comprends les difficultés auxquelles tous les pays sont confrontés », a déclaré Johnson après une réunion de crise à Downing Street.

« Ce que nous voulons maintenant, c’est faire plus ensemble. C’est ce que nous proposons », a ajouté le Premier ministre britannique, évoquant la coopération avec le gouvernement français.

« Cette catastrophe montre à quel point il est dangereux de traverser la Manche de cette manière. Elle montre aussi à quel point il est vital d’intensifier nos efforts pour casser le modèle économique des passeurs qui envoient des gens en mer de cette manière », a déclaré Boris Johnson.

« Je dis à nos partenaires de la Manche que le moment est venu pour nous tous de nous mobiliser, de travailler ensemble pour faire tout notre possible pour mettre fin à cette situation », a ajouté le dirigeant britannique.

Au moins 31 migrants sont morts aujourd’hui en tentant de traverser la Manche, qui relie la France au Royaume-Uni, à la suite du naufrage d’un navire au large de Calais, a révélé le ministre français de l’Intérieur.

Gerald Darmanin a expliqué que 34 personnes seraient à bord du navire et que les autorités ont retrouvé 31 corps et secouru deux survivants.

Une personne est toujours portée disparue et les équipes de secours anglaise et française poursuivent leurs opérations de recherche.

Quatre personnes soupçonnées de trafic et d’être « directement liées » à l’épave ont été arrêtées aujourd’hui, a indiqué le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin.

« Les principaux coupables de cette situation ignoble sont les passeurs », a déclaré le ministre français de l’Intérieur, cité par l’agence AFP.

Gérald Darmanin a également appelé à une « réponse internationale coordonnée » à cette tragédie « qui touche tout le monde ».

Ce drame est le plus meurtrier depuis l’augmentation, en 2018, des traversées migratoires de la Manche, compte tenu du blocus croissant du port de Calais et du tunnel emprunté jusqu’alors par les migrants tentant de rejoindre l’Angleterre.

Ces traversées font l’objet de tensions régulières entre Paris et Londres, les autorités britanniques jugeant les efforts insuffisants de la partie française pour empêcher les migrants d’embarquer, malgré le versement d’aides financières.

Le gouvernement britannique a soumis pour approbation un projet de loi controversé qui réforme le système d’asile et prévoit de durcir les peines pour ce crime – qui pourrait atteindre la réclusion à perpétuité, contre les 14 ans actuels, peine maximale encourue par les passeurs.

Présenté par la secrétaire à l’Intérieur Priti Patel comme « juste mais ferme » mais dénoncé par les associations de défense des droits humains, le projet de loi vise à décourager l’immigration illégale et cherche à traiter différemment les demandeurs d’asile à leur arrivée dans le pays. légalement ou non.

Selon les données compilées par l’agence de presse AP, plus de 25 700 personnes sont arrivées en Angleterre dans de petits bateaux depuis le début de l’année, soit trois fois plus que toute l’année 2020.

Aujourd’hui également, Macron a reçu le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki et le chef du gouvernement estonien, Kaja Kallas, et a exprimé sa « solidarité » avec la Pologne en raison de « manipulations » à la frontière estonienne avec la Biélorussie, où se trouvent des milliers de migrants.

L’UE et les Etats-Unis accusent la Biélorussie d’avoir fomenté cette crise humanitaire en représailles aux sanctions européennes contre le président Alexandre Loukachenko.

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