La France veut supprimer les redevances audiovisuelles : le financement par le Trésor public est un tour de passe-passe – Médias – Société

Un politicien sérieux en Allemagne aurait-il l’idée d’abolir la redevance et de mettre 220 euros dans le portefeuille de chaque payeur chaque année ? Pour enrayer la hausse du coût de la vie et renforcer le pouvoir d’achat ?

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Emmanuel Macron, président français, a inclus cette idée dans son programme de campagne et maintenant, après la confirmation dans le bureau et les élections législatives, il est temps de la mettre en œuvre. L’Assemblée nationale française a décidé samedi de supprimer les redevances de diffusion.

À l’avenir, la radiodiffusion de service public sera financée, entre autres, par une partie de la TVA. La deuxième chambre du parlement, le Sénat, doit encore approuver le projet de loi. 170 députés ont voté en faveur du projet, 57 ont voté contre. Une nette majorité.

Jusqu’à présent, la redevance en France était de 138 euros par an. Elle est due pour tous les foyers possédant un téléviseur. La suppression de la redevance signifie qu’il n’y a pas de privatisation des stations de France Télévisions à Radio France et Arte, qui ont jusqu’à présent pu tirer plus de trois milliards d’euros de la redevance. Cette somme doit provenir de sources étatiques à l’avenir.

Cela renforcera-t-il le pouvoir d’achat en France ?

La manœuvre de Macron a d’abord quelque chose d’un tour de passe-passe. Alors que les citoyens ont jusqu’à présent financé le service public directement par les redevances de télévision, à l’avenir, ils le feront indirectement par leurs impôts. Cela augmente-t-il le pouvoir d’achat ?

Le gouvernement français n’a pas encore désigné de somme qui devrait revenir aux diffuseurs concernés via le budget de l’Etat. Contrairement à ARD, ZDF et Deutschlandradio, France Télévisions et les autres diffuseurs n’ont pas de mandat de programme clairement défini.

Il n’est pas exclu que Macron, qui aime être subtil mais qui n’hésite pas à parler grossièrement, veuille brider les diffuseurs, ce qu’il a récemment qualifié de « honte ». Le principe s’applique aussi en France : Qui paie, crée. Le radiodiffuseur de service public français n’a pas à être rétrogradé au rang de radio d’État, mais la détermination du financement par l’État est un moyen d’aligner les programmes sur la politique et, pire encore, sur la politique des partis.

La suppression de la redevance TV est ce que serait la suppression de la redevance en Allemagne : un acte d’hypocrisie, un acte de populisme. Apparemment favorable aux citoyens, les effets sont discutables : quiconque veut une radiodiffusion de service public – et une communauté démocratique en a besoin – doit déterminer clairement et de manière transparente qui doit financer les diffuseurs, comment et avec combien.

Pourquoi ce changement de financement ?

L’action du président Macron et de ses partisans devra être mesurée à l’aune de ceci : pour le bien et le malheur de qui les fonds sont-ils réaffectés ? Qui détermine la taille du budget de la station, quels programmes doivent être diffusés avec quelle commande ? Emmanuel Macron a ouvert la caisse de la radio padora. Non seulement les Français peuvent être curieux de savoir comment et avec quel contenu il le refermera.

Les Français peuvent-ils acheter plus de baguettes s’ils cessent de payer les redevances TV ?Photo: Kitty Kleist-Heinrich

Un mot sur la question d’ouverture. Il ne faut pas s’attendre à ce que l’initiative de Macron déborde sur le Rhin. La performance d’ARD, ZDF et Deutschlanderadio est reconnue par toutes les critiques, nécessaire et adéquatement financée avec 8,4 milliards.

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Le prochain défi extrêmement passionnant sera : à combien s’élèvera la cotisation mensuelle actuelle de 18,36 euros après la fin de la période de cotisation 2024 ? L’inflation frappe également les radiodiffuseurs et les employés. Les premières grèves ont déjà eu lieu pour faire avancer les revendications salariales.

Quels sont les besoins financiers déclarés par ARD, ZDF et Deutschlandradio pour les années après 2024 ? Quel montant de contributions les politiciens accepteront-ils ? La France et l’Allemagne sont concernées par le financement de la radiodiffusion de service public. Il ne s’agit donc pas de savoir ce que coûte une baguette ou un bretzel, mais de savoir ce que vaut, doit valoir la radiodiffusion de service public pour une société.

Nihel Béranger

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