La junte militaire prend sa revanche : le Mali met fin à sa coopération avec la France

La junte militaire riposte
Le Mali met fin à sa coopération avec la France

La relation du Mali avec son ancienne puissance coloniale devient de plus en plus forte : la France a d’abord annoncé la fin de son déploiement dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, et maintenant la junte militaire malienne déclare qu’elle a l’intention de dissoudre tous les contrats et accords existants.

L’État de crise ouest-africain, le Mali, veut mettre fin à sa coopération militaire avec la France. La résiliation de tous les contrats et accords – une réaction au retrait annoncé des troupes françaises du Mali – entrera en vigueur dans les six mois, a annoncé la junte militaire mardi soir.

En raison de fortes tensions politiques, la France et ses partenaires internationaux ont annoncé en février la fin de la lutte contre le terrorisme au Mali et annoncé un retrait coordonné d’environ 4 300 soldats. En mai de l’année dernière, l’armée a renversé le gouvernement de transition au Mali, qui est censé être en fonction jusqu’aux élections du 27 février 2022. Le leader putschiste Assimi Goïta a été proclamé nouveau président par intérim et veut organiser des élections dans cinq ans.

Le porte-parole de la junte, Abdoulaye Maïga, a déclaré lundi soir à la télévision d’Etat que le gouvernement militaire observait depuis un certain temps « une détérioration significative de la coopération militaire avec la France ». Il a notamment évoqué les violations de l’espace aérien malien par la France, le retrait des troupes annoncé en février et la décision en juin dernier de mettre fin aux opérations conjointes avec les forces armées maliennes.

La junte militaire malienne a menacé à plusieurs reprises de résilier les contrats ces dernières semaines. Il s’agit notamment de l’accord qui forme le cadre juridique de l’opération militaire française et de la mission européenne au Mali, ainsi que d’un traité conclu avec la France en 2014 sur la coopération de défense.

Tension à cause des troupes mercenaires russes

Les relations entre le gouvernement militaire de Bamako et l’ancienne puissance coloniale française s’étaient de plus en plus détériorées ces derniers mois. Les tensions ont été alimentées par une coopération entre la junte militaire et le groupe mercenaire russe Wagner. La société est considérée par l’Occident comme une extension du gouvernement russe. Le Kremlin n’est pas d’accord avec ce récit.

Un certain nombre de groupes armés sont actifs dans la région du Sahel, qui s’étend au sud du Sahara, de l’Atlantique à la mer Rouge. Certains ont prêté allégeance aux groupes terroristes État islamique (EI) ou al-Qaïda. La mission de formation de l’UE EUTM et la mission de stabilisation de l’ONU Minusma, dans lesquelles la Bundeswehr est impliquée avec un bon 1 350 soldats, sont actuellement toujours en cours au Mali. Après le retrait annoncé de la France, les missions sont sur le point de se terminer. En Allemagne, cependant, on envisage de déplacer certains des soldats de la Bundeswehr stationnés au Mali vers le Niger. Environ 200 soldats allemands y sont déjà stationnés.

Nihel Béranger

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