Lors d’une conversation téléphonique mercredi soir, le Premier ministre britannique Boris Johnson et le président français a accepté d' »intensifier leurs efforts » et de « garder toutes les options sur la table » pour lutter contre les gangs de drogue qui organisent des passages illégaux, a rapporté un porte-parole de Downing Street.
Cependant, montrant la tension entre les deux pays, un communiqué de l’Elysée précise que Macron attend du Royaume-Uni qu’il « coopère pleinement et s’abstenir d’instrumentaliser une situation aussi dramatique à des fins politiques« .
Macron a également insisté sur le fait que la France et le Royaume-Uni ont « une responsabilité partagée » dans ce drame et a appelé à ce que la coopération entre eux soit « efficace ».
Selon Tom Pursglove, secrétaire d’État britannique à l’Immigration, Johnson a réitéré une proposition, précédemment rejetée par Paris pour des raisons de souveraineté, d’organiser des patrouilles franco-britanniques au large des côtes françaises pour empêcher le départ des navires.
« J’espère que les Français reconsidéreront cette proposition », a-t-il déclaré à la BBC.
Suite à une réunion de crise tenue mercredi, Johnson a accusé les autorités françaises de ne pas avoir fait « assez » pour empêcher les traversées., malgré avoir reçu plus de 60 millions d’euros (67 millions de dollars) de contribution britannique pour renforcer la surveillance de ses côtes.
« Ce que nous proposons, c’est d’augmenter notre soutien, mais aussi de travailler avec nos partenaires sur les plages touchées », a déclaré Pursglove.
Cette question des passages clandestins, qui alimente régulièrement les tensions entre Londres et Paris, est sensible pour le gouvernement conservateur de Johnson, qui a fait de la lutte contre l’immigration son cheval de bataille de l’après-guerre. Brexit.
Après la tragédie de mercredi, la plus meurtrière à ce jour enregistrée dans le Chaîne anglaise, plusieurs journaux britanniques dénoncent la prétendue paresse des Français.
Le journal The Sun a publié une photo en couverture de celle qu’il présentait comme une voiture de police française qui a permis à un groupe de migrants en gilets rouges d’emmener un bateau pneumatique à l’eau. « Ils ne font rien », a-t-il écrit.
« Est-ce vraiment le moment de pointer du doigt ? Est-ce le moment de ne pas lutter ensemble contre ces trafiquants ? » A réagi le député français Bruno Bonnell, du parti LREM du président Macron.
« Sur 30.000 personnes qui tentent de traverser la Manche, 60% ont été arrêtées », a-t-il déclaré à la chaîne britannique Sky News, admettant que c’est insuffisant. Mais « cela se passe la nuit sur de petites plages. La police ne peut pas être partout, avouons-le », a-t-il souligné.
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