L’ambassadeur de France en Australie, Jean-Pierre Thebault, a déclaré que son pays revoyait ses relations diplomatiques avec Canberra en raison de la récente annulation d’un contrat d’acquisition de sous-marins qui seraient fournis par Paris.

Thebault a critiqué l’administration de Canberra pour la décision du mois dernier d’abandonner son programme d’acquisition de Future Submarine avec Paris, le qualifiant d’acte « enfantin », ont rapporté vendredi les médias locaux.

Le responsable français doit retourner à Canberra, la capitale australienne, après avoir été rappelé par la France le mois dernier suite à l’annulation du contrat.

L’Australie a annulé le contrat pour rejoindre à la place l’alliance Aukus, dans laquelle elle est avec les États-Unis et le Royaume-Uni, qui a été formée sous l’argument de garantir la sécurité dans l’Indo-Pacifique sans la participation de la France.

« Je dois tout revoir parce que quand on parle de l’importance de quelque chose et qu’on découvre que ces mots sont vides, alors qu’est-ce qui était vrai ? Qu’est-ce qui est encore réel ? » Thébault a déclaré à ABC News.

L’ambassadeur de France a ajouté qu’il reviendrait avec des instructions claires de son gouvernement pour réévaluer ses liens avec Canberra, mais n’a pas donné plus de détails sur la stratégie future de son pays.

Voir aussi : La France critique avoir été exclue de l’alliance entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie dans la zone Indo-Pacifique

À la mi-septembre, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie ont brusquement annoncé le lancement du programme Aukus dans le cadre duquel l’Australie obtiendrait la technologie américaine et britannique pour construire des sous-marins à propulsion nucléaire.

Aukus a dépouillé la France d’un accord de défense de 90 milliards de dollars avec l’Australie, déclenchant une crise diplomatique entre Paris, Canberra et Washington.

Selon ABC News, le Premier ministre australien Scott Morrison avait tenté de parler au président français Emmanuel Macron après la montée des tensions diplomatiques, mais Macron n’a pas répondu aux appels de Morrison.

Les pays de la région ont également fait part de leurs inquiétudes concernant le transfert de technologie nucléaire et une éventuelle course aux armements, mais Canberra a souligné qu’elle n’avait aucun désir d’acquérir des armes nucléaires ou des capacités nucléaires civiles.

Le nouveau pacte de défense est également considéré comme un autre groupement pour contrer l’influence économique et militaire croissante de la Chine dans la région Asie-Pacifique élargie, avec la mer de Chine méridionale à l’honneur.

En plus d’Aukus, les États-Unis dirigent le Quad, une alliance de sécurité lâche avec l’Australie, le Japon et l’Inde.

La Chine et la Corée du Nord se sont opposées à Aukus comme « un perturbateur de la paix », tandis que l’Indonésie craint qu’il ne déclenche une course aux armements dans la région.

*Camilo Hernández a contribué à la rédaction de cette note.

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