Le Cap-Vert demande un soutien à l’UNESCO pour consolider la cartographie des épaves

« Cabo Verde ne dispose pas actuellement de toutes les conditions financières pour réaliser la cartographie. Notre principale préoccupation, à l’heure actuelle, est la création de projets financés par des partenaires internationaux qui nous permettront de faire de l’exploration sous-marine. En d’autres termes, bien plus que d’alerter tout le monde de faire attention à ce que personne ne vole, nous voulons extraire des artefacts des fonds marins pour la recherche, le catalogage et aussi enrichir notre collection muséale », a soutenu Vicente.

Le ministre de la Culture et des Industries créatives, qui est également président de la Commission nationale du Cap-Vert pour l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture), a pris la parole lors de sa participation à la 41e Conférence générale de l’organisation, qui se tient à Paris, en France.

Selon le ministère, la demande d’appui technique pour consolider la cartographie des épaves au Cap-Vert a sensibilisé l’UNESCO, puisque la principale préoccupation des pays africains est le pillage et le commerce illégal d’objets culturels de ce continent.

« Non seulement les masques typiques, mais de nombreux trésors perdus et emportés dans des pays qui étaient des colons. Aujourd’hui, la principale préoccupation n’est pas seulement le commerce illégal d’artefacts, mais aussi leur retour », a-t-il souligné.

La semaine dernière, l’Institut du patrimoine culturel du Cap-Vert (IPC) a dénoncé que des plongeurs en provenance des États-Unis d’Amérique « pillent » et volent des biens sur les fonds marins de l’île de Maio, une situation déjà signalée aux autorités policières.

S’adressant à la presse, le président de l’IPC a déclaré qu’il y a aussi des plongeurs capverdiens qui recherchent les restes d’un galion du 17ème siècle submergé sur cette île.

« C’est extrêmement préoccupant, compte tenu de l’effort que le pays a fait », a souligné Jair Fernandes, révélant également des actes de piraterie de ce type dans des localités côtières de l’île de Boa Vista et à Cidade Velha, à Santiago.

L’institution étatique cap-verdienne ayant pour attributions la défense, la préservation et la valorisation du patrimoine culturel subaquatique indique avoir reçu ces derniers jours « des plaintes de divers partenaires, dont des pêcheurs et la communauté côtière de l’île de Maio » concernant cette situation.

« Un groupe de plongeurs étrangers se livre, illégalement et sans autorisation de l’Etat du Cap-Vert, au pillage et au vol de biens à valeur patrimoniale qui se trouvent au fond de la mer sur ladite île », lit-on dans une note.

Le document ajoute que la situation a déjà été signalée aux autorités nationales, l’IPC ayant demandé « la collaboration et l’action » de la police maritime, des garde-côtes et de la police judiciaire, « dans le sens d’avoir une action plus rapide possible, pour éviter la destruction et le pillage du patrimoine subaquatique de la République du Cap-Vert ».

Le Cap-Vert possède certains des principaux sites de naufrage depuis des siècles au large de Cidade Velha, de l’île de Santiago et de Maio, et en 2019, il a ratifié la Convention de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel subaquatique de 2001, et a toujours Le processus de ratification de la Convention Contre le trafic illicite des biens culturels est en cours.

A travers cette ratification, le Cap-Vert poursuit ses efforts pour préserver son patrimoine culturel subaquatique, créer la commission nationale de protection et de valorisation du patrimoine culturel subaquatique, former des techniciens nationaux en la matière et sensibiliser les communautés côtières, ainsi que dans l’équipement des le musée d’archéologie de Praia.

L’IPC rappelle que dans le cadre de ses attributions, il a « établi des protocoles et des actions, en mettant l’accent sur la sauvegarde des biens culturels subaquatiques ».

C’est le cas du projet « Margullar », développé en partenariat avec les îles de Macaronésie (Madère, Açores, Canaries et Cap Vert) et qui vise à articuler Patrimoine et Tourisme en réalisant des travaux d’archéologie sous-marine pour la préservation et la conservation des patrimoine marin, « pour sa valorisation et son utilisation ultérieures, dans le but d’améliorer l’attractivité et la promotion du tourisme dans les régions de la Macaronésie ».

Un autre des projets en cours dans ce domaine au Cap-Vert est « Concha », développé en partenariat avec l’Universidade Nova de Lisboa et dont l’objectif principal est « d’aborder les différentes manières dont les villes portuaires se sont développées autour de l’Atlantique à la fin du siècle. 15 au début du XVIIIe siècle en relation avec différents environnements écologiques et économiques mondiaux, régionaux et locaux ».

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Nihel Béranger

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