Le site Internet du journal La Croix a publié ce mercredi (23) un article sur l’augmentation du nombre de personnes vivant dans la rue à São Paulo, affectée par la situation économique difficile au Brésil. Le nombre « a explosé ces derniers mois » et est déjà trois fois plus élevé qu’en 2019.

Le site Internet du journal La Croix a publié ce mercredi (23) un article sur l’augmentation du nombre de personnes vivant dans la rue à São Paulo, affectée par la situation économique difficile au Brésil. Le nombre « a explosé ces derniers mois » et est déjà trois fois plus élevé qu’en 2019.

La correspondante du journal à São Paulo, Marie Naudacher, a participé à l’un des dîners de Noël offerts par l’ONG SP Invisível en décembre, à São Paulo.

L’objectif de l’association est de donner de la visibilité aux précaires, précise La Croix. « Ce n’est pas qu’un repas, mais un moment d’accueil, comme dans une vraie famille », a expliqué au journal le fondateur de l’ONG André Soler.

Selon le rapport, les rues de São Paulo sont devenues la seule option pour les personnes touchées par la crise économique et, plus tard, par la crise sanitaire. « D’après les chiffres du Mouvement de la population de la rue, association créée en 2000 par un ancien habitant, 66 280 personnes vivent sur les principales avenues de São Paulo », selon La Croix.

changement de profil

Bruno Tabet, directeur de SP invisible interrogé par le journal, affirme que le profil des gens a changé. « On voit plus de familles, avec des enfants. Avant, il y avait plus d’hommes, principalement des noirs », raconte-t-il. « L’aide publique à quelqu’un en situation de vulnérabilité comme moi ne suffit pas, je me suis organisé en vivant dans la rue », confie Leonardo Melo, 43 ans.

Des structures d’accueil existent, mais elles ne sont pas suffisantes et imposent souvent des conditions qui découragent les plus précaires, comme l’interdiction des animaux de compagnie et des chariots pour le transport des affaires.

De nombreux sans-abri ont cessé de participer au dîner offert par l’OMG en raison de l’épidémie de grippe qui frappe la ville, explique le rapport La Croix.

insécurité alimentaire

Les mal abrités s’ajoutent aux gens dans les rues. Près d’un demi-million de familles sont victimes de sans-abrisme à São Paulo, selon le rapport. Le journal apporte également des données sur la « vague de pauvreté » qui frappe le Brésil. « Dans ce pays de 213 millions d’habitants, 13 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), cité dans le rapport, environ 50 millions de Brésiliens souffrent d’insécurité alimentaire « modérée ou sévère ». Les chiffres du chômage ont explosé il y a deux ans. « Officiellement, 14 millions de Brésiliens sont actuellement au chômage et 7 millions de personnes sont sous-employées », précise le journal.