Le producteur de sucre Tereos renouvelle son activité en France

Le plus grand groupe français de sucre et d'éthanol, Tereos, a annoncé mercredi une restructuration comprenant la fermeture de ses activités sucrières dans une usine du nord de la France, ce qui entraînerait la suppression de 123 emplois alors que l'entreprise est confrontée à une forte baisse de sa production de betterave sucrière.

L'entreprise, qui avait déclaré l'année dernière qu'elle n'excluait pas la fermeture d'une usine sucrière en France, souhaite également fermer sa distillerie de Morains et recherche un repreneur pour son usine de fécule de pomme de terre d'Haussimont, toutes deux dans l'est de la France.

La hausse des prix a permis à Tereos d'afficher de meilleurs résultats au troisième trimestre le mois dernier, mais le groupe peine toujours à réduire son endettement, qui devrait encore augmenter cette saison.

Malgré les prix élevés du sucre, l’entreprise a annoncé qu’elle recevrait 10 % de betteraves en moins de la part de ses membres coopérateurs pour la prochaine saison 2023/24.

« La rentabilité de la culture betteravière s'améliore certes chez Tereos, mais les adhérents des coopératives sont confrontés à des contraintes réglementaires (législatives, sanitaires, environnementales) et économiques qui conduisent à une réduction continue des surfaces cultivées », indique Tereos dans un communiqué.

La superficie plantée en betterave sucrière en France tombera cette année à son plus bas niveau depuis 14 ans, car les agriculteurs sont dissuadés par les dommages possibles aux cultures dus aux restrictions sur l'utilisation des pesticides néonicotinoïdes, a déclaré à Reuters le président de l'association des producteurs de betteraves CGB à la fin du mois dernier.

Après la fermeture des activités sucrières d'Escaudœuvres, la betterave sucrière produite à proximité de l'usine sera transformée par les usines voisines, a indiqué Tereos.

« Les sucreries qui produisent du sucre de betterave sont des sites industriels à forte intensité de capital avec des coûts fixes élevés. Ainsi, dans un contexte de baisse des surfaces cultivées en France, il est logique de fermer des sites pour redistribuer la betterave », estime un négociant en sucre.

Les inquiétudes concernant d'éventuels dégâts aux cultures cette année se sont accrues après qu'un tribunal européen a annulé le mois dernier la politique française autorisant les producteurs de betteraves sucrières à utiliser un insecticide interdit par l'UE pour une année supplémentaire.

Tereos est le deuxième producteur mondial de sucre en volume grâce à ses nombreuses activités au Brésil.

Nihel Béranger

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