Les vignerons français se battent dans leurs vignes !

Guillaume Woznica Météo France 5 minutes

Après les dizaines de records de chaleur qui a éclaté le 27 mars en France étaient, tout comme ici en Allemagne, une masse d’air froid s’est installée sur le pays. Sans couverture nuageuse nocturne, les températures ont fortement chuté et sont tombées dans la plage négative avant le lever du soleil. Des gelées localement sévères, généralisées mercredi matin, sont revenues lundi. Bien que le gel ne soit pas rare à cette période de l’année, le temps très doux de la semaine dernière est accéléré le processus d’éveil de la nature. Les arbres fruitiers tels que les vignes ont montré des bourgeons et parfois même des fleurs, ce qui les rend plus sensibles au gel.

Aussi bien les arboriculteurs que les viticulteurs sont donc en alerte et ont dû mobiliser des moyens considérables dans certains cas pour tenter de limiter la baisse de température dans leurs parcelles. L’une des techniques les plus courantes est l’utilisation de bougies et de paniers à feu. Dans cette méthode, de grandes bougies dans des boîtes métalliques avec des blocs de paraffine ou des braseros sont placées au milieu des vignes. Ils réchaufferont alors l’air ambiant autour des parcelles où ils sont placés, limitant la baisse de température de 2 ou 3°C. Bien que cette méthode offre un beau spectacle nocturne, elle n’est pas très écologique car les feux émettent du dioxyde de carbone. Cette façon de lutter contre le gel peut également être observée au niveau régional en Allemagne.

En plus des bougies, des bottes de paille humides sont également utilisées régulièrement car elles créent une forte brume. Ce brouillard éjecté agit alors comme un bouclier thermique, semblable à une couverture nuageuse nocturne, limitant la chute de température. Les éoliennes font également partie des autres moyens à la disposition des professionnels pour lutter contre le gel. D’une hauteur de 10 à 12 mètres, ils brassent l’air au-dessus des vignes. Comme l’air est généralement plus doux que l’air près du sol, il se mélange et provoque une augmentation importante de la température. Certains viticulteurs utilisent cette technique avec des hélicoptères volant en dessous de 20 mètres, mais cette technique est plus dangereuse et particulièrement coûteuse en raison du manque de lumière.

Une autre méthode est la pulvérisation. Les branches des arbres et les vignes des vignes sont aspergées d’eau. Les bourgeons sont pris dans une sorte de banquise sans que l’eau à l’intérieur ne gèle – principe de l’hypothermie. Cette procédure, bien qu’efficace, est aussi délicate car la banquise ne doit pas fondre trop vite, sous peine de « brûler » le bourgeon. Les parcelles doivent donc être arrosées régulièrement jusqu’à ce que la température soit à nouveau positive. Les systèmes d’arrosage sont également très coûteux.

Dans tous les cas, la lutte contre le gel nécessite un personnel important, pour distribuer le matériel, sans compter devoir rester éveillé et mobilisé une grande partie de la nuit jusqu’à ce que les températures atteignent leur minimum, c’est-à-dire à l’aube, soit entre 7 et 8 heures du matin. Il y avait encore de fortes gelées localisées ce matin, mais uniquement dans l’est du pays, entre le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté et l’Auvergne-Rhône-Alpes, avant que le mercure ne remonte progressivement le week-end de Pâques.. Le danger de gel devrait désormais disparaître des zones de plaine.

Incidemment, cela s’applique également à nous en Allemagne. De plus en plus de nuages ​​arrivent tout droit de France. Ils chassent le gel et apportent de la pluie par endroits.

Nihel Béranger

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