Strasbourg, France, 18 janv. 2022 (AFP) – La députée conservatrice maltaise Roberta Metsola a été élue présidente du Parlement européen mardi (18), après avoir obtenu la majorité au premier tour de scrutin, et succédera à l’Italien David Sassoli.
Dans le débat, il a obtenu 458 voix, battant la Suédoise Alice Bah Kuhnke, candidate du banc des Verts, avec 101 voix, et l’Espagnole Sira Rego, du groupe Izquierda, avec 57 voix.
Sa candidature a reçu le soutien du plus grand bloc politique au Parlement européen, le Parti populaire européen (PPE, droite).
Roberta Metsola est la troisième femme à occuper la présidence du Parlement européen, après les Françaises Simone Veil (1979 à 1982) et Nicole Fontaine (1999 à 2002). Sassoli, dont le mandat s’est terminé cette semaine, est décédé le 11 janvier dernier.
Dans son premier discours en tant que présidente du Parlement, Metsola a rendu hommage à Veil et Fontaine et a exprimé son espoir qu' »il ne faudra pas encore 20 ans » pour qu’une autre femme accède à ce poste.
– Position remise en question – La personne choisie pour présider le Parlement « doit être une personne qui construit le consensus, qui écoute, qui peut unir les différences », a déclaré Metsola dans son discours de présentation de candidature.
Député européen depuis 2013 et vice-président du Parlement depuis 2020, Metsola, qui fête ses 43 ans mardi, a récemment gagné en visibilité en remplaçant Sassoli, par intérim, pendant les quelques semaines de son absence de l’hémicycle pour cause de maladie.
Cette mère de quatre enfants s’est également attiré les critiques de certains de ses pairs, notamment pour ses convictions anti-avortement, une opinion largement répandue à Malte. C’est le dernier pays de l’Union européenne (UE) où l’avortement reste totalement illégal.
Conscient des réserves qu’il a émises sur ce sujet, Metsola avait anticipé que son devoir à la tête du Parlement « sera de représenter la position du Parlement », même sur les droits sexuels et reproductifs.
– Accords et désaccords -Selon une tradition, il y avait presque toujours une alternance entre la gauche et la droite pour les élections de mi-mandat au Parlement européen.
Dans un premier temps, Metsola bénéficierait de l’accord conclu entre les trois principales forces politiques de la Chambre : PPE, S&D (sociaux-démocrates) et Renew Europe (centristes et libéraux).
En 2019, ces groupes se sont mis d’accord en 2019 pour soutenir la candidature du social-démocrate Sassoli et pour qu’un candidat du PPE entre en fonction dans la seconde moitié de la législature. En raison de leurs récentes victoires électorales, notamment en Allemagne, les sociaux-démocrates ont revu leur position sur cet accord tacite.
La chef de file des sociaux-démocrates, l’Espagnole Iratxe García, a souligné qu’elle souhaitait défendre un candidat « dans le respect des priorités et des valeurs ».
Les trois groupes sont finalement parvenus à un nouvel accord lundi, autour d’une déclaration politique qui mentionne plusieurs priorités. Parmi eux figurent la lutte contre les violences faites aux femmes et pour l’égalité des sexes.
Le document mentionne également la fiscalité européenne et le lieu de mise en œuvre d’une directive sur le salaire minimum. En outre, cinq postes de vice-présidents du Parlement sont attribués au banc social-démocrate, ainsi que la présidence de certaines commissions.
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