Les chefs du gouvernement italien, le premier ministre Mario Draghi, et de France, le président Emmanuel Macron, ont signé aujourd’hui à Rome un traité bilatéral qu’ils considéraient comme « un accord historique » pour « ouvrir un nouveau chapitre » des liens entre les deux pays après une série de tensions ces dernières années et qui comprendra un nouveau mécanisme d’échange de ministres pour les réunions du Cabinet.
« Avec cet accord historique, nous ouvrons un nouveau chapitre dans les relations entre la France et l’Italie », a déclaré Macron lors d’une conférence de presse après la signature du « traité du Quirinal », en référence au siège de la présidence du pays méditerranéen.
« Avec cet accord historique, nous ouvrons un nouveau chapitre des relations entre la France et l’Italie » Emmanuel Macron
Pour Macron, le document de onze articles signé aujourd’hui entérine « une vision géopolitique commune » et permettra « de partager la même vision pour les grands enjeux du monde ».
Draghi, de son côté, a souligné que le traité « contribuera à construire une défense européenne, complémentaire à l’OTAN », en relation avec l’organisation de l’Atlantique Nord qui regroupe plusieurs pays européens et les Etats-Unis.
L’accord prévoit entre autres la création d’un service commun de volontariat à la manière de la fonction publique, en plus de la présence, « au moins une fois par trimestre » d’un ministre de l’un des pays dans les conseils des ministres de l’autre.
Le président italien Sergio Mattarella, présent à la cérémonie, a souligné que le nouveau document qui couvre des sujets tels que la coopération militaire, l’éducation et l’économie renforcera les relations bilatérales.
« Et un lien plus fort et plus structuré entre l’Italie et la France contribuera à une Europe plus forte », a déclaré Mattarella, qui quittera la présidence italienne en février prochain.
Vive l’amitié entre l’Italie et la France !
Vive l’amitié entre l’Italie et la France ! pic.twitter.com/c0KD5AlY7K—Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 26 novembre 2021
Parmi les points qui figurent dans le traité figurent, par exemple, l’identification de la Méditerranée, des Balkans et de l’Afrique comme zones stratégiques de travail commun, ainsi que l’idée de mettre en place un mécanisme d’échange bilatéral d’étudiants inspiré de l’actuel Erasmus à au niveau européen, ont ajouté les sources.
La signature du traité, quelques jours après que la France assume la présidence semestrielle du Conseil de l’Union européenne le 1er janvier, vise à mettre fin à une série de tensions qui ont marqué le lien bilatéral ces dernières années, jusqu’à l’arrivée de Draghi au gouvernement en février. 2021.
La signature du traité vise à mettre fin à une série de tensions qui ont marqué la relation bilatérale ces dernières années, jusqu’à l’arrivée de Draghi au gouvernement en février 2021.
Des divergences dues à la crise libyenne aux traversées dues à la gestion des migrations dues à la fermeture française de la frontière au col de Vintimille, la liaison bilatérale a connu plusieurs difficultés ces cinq dernières années.
Le pic des tensions s’est produit début 2019, lorsque l’ambassadrice italienne Teresa Castaldo (ancienne représentante diplomatique en Argentine) a été convoquée par le ministère français des Affaires étrangères à la suite des déclarations du vice-premier ministre de l’époque et actuel chancelier Luigi Di Maio en faveur des « gilets jaunes », le mouvement critique contre Macron qui tenait la France en haleine depuis des mois.
Parmi les croisements bilatéraux figuraient également ce que l’Italie a appelé « l’agressivité » des entreprises françaises pour chercher à acquérir des entreprises italiennes dans des secteurs clés comme les communications et même une polémique sur le doux Nutella, critiqué en 2015 par la ministre française de l’Environnement de l’époque Ségolène Royal, qui aurait dû s’excuser plus tard.
Le rapprochement de cette semaine est aussi le premier pas bilatéral italo-français vers la nouvelle configuration qu’aura la carte européenne du pouvoir après le départ de la chancelière allemande Angela Merkel après 16 ans au pouvoir.
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