KAMPALA (Reuters) – L’Ouganda a accordé une autorisation environnementale pour un pipeline de 3,5 milliards de dollars destiné à exporter du pétrole brut des champs occidentaux vers la côte de l’océan Indien en Tanzanie, malgré la pression des groupes de pression.
Le gazoduc prévu, à partir de champs détenus conjointement par le français Total et le chinois CNOOC, traverserait des systèmes écologiques sensibles, notamment des zones riches en faune, des rivières et des marécages qui constituent des bassins versants pour le lac Victoria.
Des groupes environnementaux internationaux et locaux, dont Global Witness, affirment que cela présente des risques inacceptables.
Mais dans un communiqué publié jeudi soir, l’Autorité nationale de gestion de l’environnement (NEMA), gérée par l’État ougandais, a déclaré avoir délivré un certificat d’approbation pour le rapport d’évaluation de l’impact environnemental et social soumis par Total.
Dickens Kamugisha, directeur de l’Institut africain pour la gouvernance énergétique, basé à Kampala, a déclaré que la consultation publique était insuffisante et que son groupe de défense contesterait la décision de la NEMA devant les tribunaux.
« Il s’agit d’un projet qui va traverser des dizaines de marécages et d’autres zones écologiques fragiles qui sont déjà mises à rude épreuve par l’impact du changement climatique », a-t-il déclaré à Reuters.
Le pipeline de 1 445 km (900 milles), qui reliera le port de Tanga en Tanzanie, est essentiel au démarrage de la production pétrolière commerciale en Ouganda, enclavé.
L’Ouganda a découvert du pétrole dans le bassin du rift Albertin en 2006, mais la production a été freinée à plusieurs reprises par des désaccords avec les compagnies pétrolières étrangères sur les taxes et la stratégie de développement.
Les géologues d’État estiment les réserves à 6 milliards de barils.
Le gouvernement du président Yoweri Museveni a indiqué que la production démarrerait au plus tôt en 2022.
La Tanzanie ayant déjà donné son approbation, le label ougandais signifie que le projet bénéficie désormais d’une certification d’impact environnemental sur toute sa longueur.
Le directeur exécutif de NEMA, Tom Okurut, a déclaré que l’autorité environnementale surveillerait attentivement la construction pour garantir la santé et la sécurité des communautés, des travailleurs et de l’environnement.
Reportage d’Elias Biryabarema; Edité par Omar Mohammed et Andrew Cawthorne
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