Le juge du tribunal de Paris a approuvé un accord entre Louis Vuitton et le journaliste François Ruffin, d’un montant de dix millions d’euros. La décision a été prise vendredi dernier. Il s’agit de l’affaire d’espionnage impliquant le responsable des services de sécurité du conglomérat de luxe et le journaliste français, auteur d’un documentaire sur Bernard Arnault, le propriétaire multimillionnaire du groupe.
Ainsi, la possibilité que l’affaire devienne un procès pénal est exclue. Avec l’accord approuvé en justice, l’un des hommes les plus riches du monde évite le procès, qui rendrait publiques les détails de l’espionnage effectué par le chef du service de sécurité, Bernard Squarcini, auprès du journaliste François Ruffin.
Squarcini, qui a été embauché par LVMH en 2013, était soupçonné d’avoir usé de son influence pour recueillir des informations privilégiées et espionner l’activiste français, selon des documents judiciaires. En 2016, Ruffin a produit un documentaire intitulé Merci patron, qui scrutait le propriétaire du conglomérat, Bernard Arnault, après que des milliers de personnes eurent perdu leur emploi chez l’un des fournisseurs du groupe – une usine qui produisait des vêtements pour Kenzo. Le film suit l’une des familles qui s’est retrouvée au chômage après avoir déménagé l’usine en Pologne.
Jusqu’à présent, l’avocat de Bernard Squarcini a nié toutes les allégations et a refusé de commenter après le règlement de vendredi dernier. L’ancien chef des services de renseignement et de sécurité de LVMH a fait l’objet d’une enquête non seulement pour collecte illégale de documents et d’informations, mais également pour violation des lois sur la protection de la vie privée.
Le parquet de Paris a déclaré que l’accord était « un moyen efficace de sanctionner des actes interdits par le droit pénal », des actes dont l’entreprise a déjà prouvé qu’ils avaient cessé. Le fait que LVMH ait accepté l’accord, dans lequel il devra verser dix millions d’euros à François Ruffin, n’implique pas un aveu de culpabilité ou une annulation du procès, a déclaré la juge Carolina Viguier, chargée de l’audience de vendredi dernier.
L’avocate de LVMH, Jacqueline Laffont, a également souligné la même chose, dans des déclarations avant l’annonce de la décision. Pour le groupe de luxe, l’accord reflète plutôt la conviction que « les échecs du passé appartiennent au passé ».
A 72 ans, Bernard Arnault est le troisième homme le plus riche du monde, avec une fortune estimée à environ 167 milliards d’euros, selon la revue Forbes Il n’est dépassé que par Elon Musk et Jeff Bezos. Chez Louis Vuitton Moët Hennessy (LVMH), il possède une constellation de 60 sociétés et 75 marques de luxe, dont Dior, Tiffany & Co., Givenchy, Kenzo, Loewe et, bien sûr, Louis Vuitton.
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