Opérations militaires au Mali : la France se retire partiellement, l’Allemagne examine

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La France se retire partiellement, l’Allemagne examine

Après de « nombreuses entraves » de la junte militaire, ils en tirent les conséquences : la France, ses partenaires européens et le Canada mettent fin à l’opération militaire anti-terroriste au Mali ouest-africain. Néanmoins, ils veulent rester actifs au Sahel. Berlin repense également son implication au Mali.

La France, ses partenaires européens et le Canada mettent fin à l’opération militaire anti-terroriste au Mali ouest-africain. Ils l’ont annoncé dans un communiqué commun que le palais de l’Élysée a publié après consultations à Paris. Le contexte est le report des élections et « de nombreux obstacles » causés par la junte militaire malienne, a-t-il déclaré. La déduction affecte les missions françaises Barkhane et Takuba. 14 pays européens et le Canada sont impliqués dans la mission anti-terroriste Barkhane et la mission Tabuka. L’Allemagne n’en fait pas partie.

A la demande de ses partenaires africains, la France entend « continuer à travailler avec ses partenaires européens contre le terrorisme dans la région du Sahel », selon le communiqué de l’Elysée. Les conditions de celui-ci doivent être déterminées d’ici juin 2022. « Le retrait sera ordonné, en coopération avec la mission onusienne MINUSMA et l’armée malienne », a déclaré le président français Emmanuel Macron. Macron veut ensuite se rendre à Bruxelles pour une réunion au sommet de l’Union africaine et de l’UE. La situation au Mali y sera également évoquée.

Des centaines de soldats de la Bundeswehr sont actuellement au Mali

Le gouvernement fédéral revoit également son implication dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. « Le gouvernement militaire de Bamako n’a jusqu’à présent envoyé aucun signal crédible pour revenir rapidement à la démocratie et met également des obstacles à l’engagement français », a déclaré la ministre des Affaires étrangères Katja Keul à Berlin. C’est regrettable et lourd de conséquences.

L’Allemagne est d’accord avec la France et d’autres partenaires que dans ces conditions les missions anti-terroristes Barkhane et Takuba ne sont plus abordables. « Cela aura également un impact sur l’engagement international conjoint, et nous le coordonnons étroitement avec nos partenaires », a ajouté Keul, faisant référence à la participation de l’Allemagne à deux autres missions au Mali.

Une distinction doit être faite entre la mission de formation de l’UE EUTM et la mission de stabilisation de l’ONU MINUSMA, qui soutient la mise en œuvre de l’accord de paix et contribue à la protection de la population civile. L’objectif reste d’améliorer la sécurité des populations et la stabilité de la région. La Bundeswehr compte environ 1 000 soldats stationnés au Mali dans le cadre de la force de maintien de la paix de l’ONU MINUSMA. 300 autres soldats sont impliqués dans la mission européenne de formation EUTM.

La vice-présidente du groupe parlementaire SPD, Gabriela Heinrich, critique également la mission au Mali : « Le gouvernement fédéral tirera certainement aussi des conclusions du manque d’engagement du putsch malien en faveur d’une transition démocratique, des obstacles aux troupes internationales, des nombre croissant de comportements hostiles envers les pays occidentaux et les activités de la troupe de mercenaires Wagner au Mali », a-t-elle déclaré dans un communiqué. « Il faut en tirer des conséquences, notamment avec la mission européenne de formation. Pourquoi devrions-nous former des soldats pour le gouvernement putschiste malien ? Je suis très sceptique là-dessus. »

Deux milliards d’euros pour la Bundeswehr

Comme l’a déclaré une porte-parole du commandement des opérations de la Bundeswehr aux journaux du réseau éditorial Allemagne, un total de 4 900 soldats avaient été impliqués dans la mission de l’UE EUTM depuis le début de la mission en 2013. Les membres des forces armées maliennes sont formés sous l’égide de la mission. Environ 12 000 soldats de la Bundeswehr ont participé à la mission de stabilisation de la MINUSMA.

Selon la porte-parole, le déploiement de la Bundeswehr au Mali a coûté jusqu’à présent près de deux milliards d’euros. Il s’agit de « dépenses supplémentaires d’exploitation ».

La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock des Verts et la ministre de la Défense Christine Lambrecht du SPD avaient récemment remis en question la poursuite de l’opération militaire. Les principales raisons sont le comportement de plus en plus hostile de la junte militaire malienne, qui veut reporter les élections promises, et la présence de mercenaires russes présumés.

Nihel Béranger

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