Pas de visionnage public de la Coupe du monde : la France répète le mini boycott

Plusieurs villes françaises refusent de diffuser les matchs de la Coupe du monde au Qatar. Ils veulent montrer l’exemple contre les violations des droits de l’homme.

13.10.2022 | 02:01 min


Depuis FIFA 2010, le Coupe du monde 2022 décerné au Qatar, l’accueil du tournoi dans l’État du Golfe fait l’objet de vives critiques. Nourri par l’impact écologique de l’événement majeur et les nombreuses violations des droits de l’homme lors des préparatifs.
Les responsables ont signalé trois décès sur les chantiers de construction de la Coupe du monde et 37 autres, tandis que The Guardian a signalé la mort de 6 500 travailleurs migrants d’Inde, du Pakistan, du Népal, du Bangladesh et du Sri Lanka. Selon Amnesty International, environ 15 000 personnes sont mortes.
Un mouvement de boycott a finalement commencé en France fin septembre. La maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, a expliqué sa décision contre l’affichage public et autres comme suit :

D’autres villes ont suivi, dont Bordeaux. Mathieu Hozard, le directeur sportif de Bordeaux, a cité l’impact écologique comme point décisif. « Cette Coupe du monde se joue dans un pays où les températures extérieures nécessitent certaines installations du stade, comme la climatisation, qui contrastent complètement avec ce que nous vivons dans le monde aujourd’hui », a-t-il déclaré à ZDF.

Tous les Bordelais ne soutiennent pas cette décision : « Je trouve cette décision ridicule », lance Béatrice Plaza. D’autres s’interrogent sur le timing du boycott : « Le mal a été fait. Les personnes qui ont souffert ont souffert. Les personnes qui sont mortes sont mortes. Nous ne changerons pas la situation », assure Stépane Boyencé.

Lance Attwood, qui tient un pub dans le centre-ville, diffusera la Coupe du monde : « Je n’aime pas le lieu de la Coupe du monde et je pense qu’il faut se poser beaucoup de questions sur la FIFA, l’organisation, le football mondial en général . Mais ici, c’est un business et les gens veulent voir leur équipe jouer. »

Avec ses employés, il a trouvé quelque chose : « Nous avons contacté Amnesty International et Greenpeace et avons conclu une coopération. » Pendant les matchs, ils mettront en place une boîte de dons dans le pub pour que les fans puissent faire un don.

Boycott ou pas : après la Grande-Bretagne, la France est le pays dans lequel le Qatar investit le plus. L’État du Golfe y détient des actifs d’une valeur de plus de 25 milliards d’euros. Et dans aucune ville l’écart entre le boycott de la Coupe du monde et les liens avec l’État du Golfe n’est aussi clair qu’à Paris.

Bien que la maire Anne Hidalgo ait également rejoint le boycott début octobre, le Paris Saint-Germain joue depuis 2011 au Parc des Princes à l’ouest de la capitale avec le Qatar comme principal actionnaire.

Il n’y a pas de consensus parmi les maires des grandes villes françaises. A Dijon, François Rebsamen accuse même ses homologues d’hypocrisie : « Il y a douze ans, quand le pays hôte a été choisi, les protestations auraient dû être les plus fortes. »

A Dijon, les matchs des demi-finales et de la finale seront diffusés publiquement si la France se qualifie.

Nihel Béranger

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