Planalto explique la visite de Bolsonaro à ses alliés d’extrême droite dans l’UE – 25/11/2021

Le gouvernement de Jair Bolsonaro tente d’articuler, pour début 2022, une visite du président à ses alliés d’extrême droite en Europe. La Hongrie et la Pologne sont dans la ligne de mire du Palais du Planalto. Les deux pays ont démontré, tout au long du mandat de Bolsonaro, une alliance solide avec Brasilia. Mais les visites de certains des plus grands noms du gouvernement de ces gouvernements n’ont pas encore été réciproques de la part du Brésilien.

Trois sources d’Itamaraty ont confirmé au rapport que la visite est toujours dans la « phase de planification », même si sa visite n’a pas encore été officiellement annoncée.

Mais le voyage a pris une nouvelle dimension ces derniers jours, donnant même un sentiment d’urgence au projet. En Europe, diplomates brésiliens et étrangers s’accordent à dire que Bolsonaro a été « humilié » avant l’accueil que la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Union européenne ont accordé à l’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva il y a une semaine.

Les critiques publiques et en coulisses du président brésilien par certains des plus hauts dirigeants européens révèlent également un malaise. Dans des déclarations exclusives à UOL, au début du mois, le président français, Emmanuel Macron a admis que la relation avec le Brésil « a déjà connu des moments meilleurs ».

Pourtant, parmi les alliés du président actuel, certains soutiennent qu’il devrait continuer à voyager à l’étranger pour tenter de dissiper l’idée qu’il est isolé. Une destination « facile » serait pour les pays d’Europe de l’Est.

Ensemble, les trois pays collaborent avec des organisations internationales pour tenter d’établir un agenda ultraconservateur en matière de droits humains, notamment en matière familiale.

Avec le Brésil, la Hongrie et la Pologne mènent également des projets visant à élargir la participation de l’agenda religieux dans le débat diplomatique international.

Depuis 2019, plusieurs déplacements entre ministres ont été effectués à Budapest et à Varsovie, en plus des visites de secrétaires et d’enfants du président brésilien. Le chef du gouvernement hongrois, Viktor Orban, était encore l’un des rares à assister à l’investiture de Bolsonaro il y a près de trois ans. La Pologne et le Brésil entretiennent toujours des relations entre leurs mouvements religieux, notamment en finançant des opérations dans les deux pays.

Si les voyages sont confirmés, Bolsonaro se rendra dans deux pays qui connaissent une intense controverse et des accusations de démantèlement de l’État de droit.

Andrzej Duda, la Pologne est formellement accusée par l’UE de porter atteinte à l’indépendance de la justice et d’attaquer le mouvement LGBTIA+. En septembre, la Commission européenne a demandé que des amendes journalières soient imposées au gouvernement polonais, accusant Varsovie de saper l’état de droit avec ses règles.

Pour l’UE, l’existence d’une chambre disciplinaire dans le système judiciaire est utilisée pour faire pression sur les juges ou exercer un contrôle politique sur les décisions judiciaires.
Le gouvernement Duda a réussi à faire passer une loi qui permet aux juges d’être punis pour avoir remis en cause les réformes proposées par l’exécutif. Un tel comportement pourrait conduire à la révocation de magistrats.

Pour l’UE, cet organe doit être démantelé. Le gouvernement polonais a indiqué que cela se produirait. Mais à ce jour, il n’a pas pris de mesures.

Démanteler l’État de droit et contrôler la presse

Dans le cas de la Hongrie, la période de dix ans au pouvoir d’Orban a permis à son parti de démanteler une partie des contrôles démocratiques dans différents secteurs, mis à mal des domaines comme l’éducation et même mené une véritable offensive pour contrôler la presse.

La proximité d’Orban avec le Pocketbook a également ouvert la porte à des projets communs à évaluer au regard des problématiques traditionnelles de la famille et du genre.

Outre la Pologne et la Hongrie, un autre voyage qui essaie d’être organisé serait en Russie. La semaine prochaine, le chancelier Carlos França effectuera une visite officielle au Kremlin, dans l’espoir d’organiser une éventuelle rencontre entre Bolsonaro et Vladimir Poutine.

Toujours en novembre, le président brésilien a évité un déplacement à la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP26) et a profité de ses journées dans toute l’Italie pour rencontrer Matteo Salvini, leader du mouvement d’extrême droite dans son pays.

Nihel Beranger

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