Politique – France : Toujours pas de majorité gouvernementale et discorde dans le camp Macron

Le Premier ministre français Gabriel Attal Image : AFP

Après les élections législatives en France, il n'y a toujours pas de signe de majorité gouvernementale en raison d'une situation majoritaire incertaine. Le mécontentement règne également dans le camp du président Macron.

Après les élections législatives en France, il n'y a toujours pas de signe de majorité gouvernementale en raison d'une situation majoritaire floue. Le Premier ministre sortant Gabriel Attal, issu du camp du président Emmanuel Macron, a réitéré vendredi qu'il se « défendrait contre tout gouvernement » qui comprendrait des ministres issus du Rassemblement national (RN) ou de La France insoumise (LFI). En attendant, les observateurs constatent un mécontentement considérable au sein du camp Macron.

Le Premier ministre Attal, seul député en lice samedi à l'Assemblée nationale pour le poste de chef de file du parti Renaissance, a déclaré dans une lettre de candidature que le parti avait « échappé de peu à l'extinction » lors du scrutin. Il va « refondre les méthodes et l'organisation » et rebaptiser le groupe Ensemble pour la République, a-t-il écrit.

Macron n'est pas mentionné dans la lettre, dont l'AFP a eu connaissance. Selon les médias, Attal prend délibérément ses distances avec Macron, qu'il critique pour sa décision de convoquer de nouvelles élections. Selon les informations de l'AFP, le président lui-même a vivement critiqué ses adjoints vendredi. Selon les milieux négociateurs, il a évoqué lors d'une réunion à laquelle participaient notamment le Premier ministre Attal et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, un « spectacle désastreux » offert par les représentants de son parti depuis le scrutin.

En tant que président, Macron est chargé de nommer le prochain Premier ministre, qui doit ensuite obtenir une majorité lors d'un vote de confiance à l'Assemblée nationale pour rester en fonction.

Macron souhaite maintenir le gouvernement actuel en place pour le moment. Il est probable qu'il n'acceptera pas la démission proposée par le Premier ministre Gabriel Attal après les élections législatives avant le 17 juillet et qu'il déclarera ensuite le gouvernement « intérimaire ».

Compte tenu de la situation compliquée, les observateurs estiment qu'il est probable que le gouvernement actuel dirigé par Attal reste en fonction jusqu'à la fin des Jeux olympiques de Paris, le 11 août.

Marine Le Pen, fondatrice et multiple candidate à la présidentielle du RN, a déclaré jeudi que son parti déposerait une motion de censure contre « tout gouvernement » dans lequel des représentants du parti populiste de gauche LFI ou des Verts seraient ministres.

Le chef de file du RN, Sébastien Chenu, a déclaré que la seule solution à l'impasse politique actuelle était, selon lui, « un gouvernement technocratique sans affiliation politique ».

Il est désormais évident que l'alliance de gauche NFP ne présentera pas de candidat commun pour le poste de chef du gouvernement d'ici la fin de la semaine, contrairement à ce qui avait été annoncé. La raison en est la dispute persistante entre les différents partis de l'alliance sur la question de savoir qui est la force la plus forte, en particulier entre les socialistes et le parti populiste de gauche LFI. Selon un représentant des socialistes, la décision se jouera entre le chef de file de LFI, Jean-Luc Mélenchon, et le chef du Parti socialiste, Olivier Faure.

Après le succès des populistes de droite aux élections européennes du 9 juin, le président français Emmanuel Macron a convoqué des élections législatives anticipées. Le résultat a été la formation de trois blocs politiques, dont aucun n'a obtenu la majorité absolue et dont les programmes sont difficilement compatibles entre eux. L'alliance de gauche Nouveau Front populaire (NFP) est en tête avec 190 députés, suivie du camp gouvernemental avec 160 députés et des populistes de droite avec environ 140 députés.

Les chiffres fluctuent car de nombreux députés ne peuvent être clairement attribués. Une majorité requiert 289 des 577 sièges de l'Assemblée nationale.

En France, il est impensable de négocier une coalition comme en Allemagne, car dans de nombreux cas, l'affiliation des députés n'est même pas claire. Les députés doivent former des groupes avant le 18 juillet, même si ceux-ci ne correspondent pas nécessairement aux alliances formées avant les élections.

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Nihel Beranger

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