Le débat entre Rui Rio et André Ventura continue de remuer la pré-campagne aux législatives. Après que les bras droits des dirigeants du PS et du PSD aient échangé des fanions, António Costa a haussé la barre et envoyé une vidéo aux rédactions dans laquelle il reproche directement au président du PSD d’avoir admis, « par commodité ou nécessité électorale », considérer « les différents modalités de rétablissement de la peine de réclusion à perpétuité » au Portugal.
« Les valeurs d’humanisme qui inspirent notre société ne sont pas négociables », affirme le leader socialiste à la fin de la vidéo, après avoir défendu qu’« en aucun cas on ne peut transiger sur des principes ou des valeurs », et que « la lutte contre le populisme exige des lignes rouges infranchissables ».
Lundi soir, après avoir entendu le leader de Chega dire que la réclusion à perpétuité pour les violeurs et les meurtriers est un enjeu crucial pour ce parti, Rui Rio a commencé par déclarer : « La négociation [com o Chega] ne peut pas violer nos principes. Mais ensuite, il a développé les trois modèles d’emprisonnement à vie existant dans le monde et n’a rejeté que la « peine à perpétuité, paragraphe point ». Cependant, il n’a pas rejeté le modèle allemand selon lequel un condamné à perpétuité a le droit de voir sa peine réévaluée après 15 ans d’emprisonnement, modèle qu’il a qualifié de « réclusion à perpétuité atténuée ».
António Costa n’est pas d’accord à tous les niveaux. « Le Portugal a une tradition humaniste basée sur l’idée que tout être humain, étant doté de conscience, est capable de changer », commence-t-il par déclarer dans la vidéo. « C’est pourquoi nous avons été le premier pays au monde à mettre fin à la peine de mort » et c’est pourquoi, « depuis 1884, le Portugal n’a pas eu de condamnation à perpétuité ». « Même la dictature n’a pas remis en cause cette tradition », a souligné le leader socialiste.
Ce fait n’a pas nui à la sécurité du pays, a souligné Costa : « La démocratie a construit un droit pénal humaniste qui garantit que le Portugal est le quatrième pays le plus sûr au monde.
Et tirant directement sur Rio, Costa termine en disant: « Un homme politique responsable a toujours ses principes et nos valeurs au centre. »
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