Réforme des retraites en France : Indignation face au vote annulé

Statut : 16/03/2023 19h52

Le gouvernement français a annulé le vote sur la réforme controversée des retraites – à la dernière minute. L’opposition et les syndicats réagissent avec colère et un vote de défiance est dans l’air.

Le Parlement est comme un chaudron de sorcière lorsque la Première ministre française Elisabeth Borne entre dans le demi-cercle. Les députés de l’alliance de gauche NUPES défoncent la Marseillaise et brandissent des pancartes : « 64 ans, c’est non ». Borne fait face au bruit. Une épreuve de force bruyante – pendant des minutes.

Parce qu’elle est attachée au modèle social français et croit en la démocratie parlementaire – « Je suis prête à assumer la responsabilité du compromis que les deux chambres du Parlement ont décidé », déclare Borne. C’est-à-dire : appliquer l’article 49.3. Avec cet article controversé, le gouvernement a évité un vote sur la réforme des retraites, mais a dû survivre aux motions de censure que l’opposition veut maintenant déposer. Du point de vue du premier ministre, le moindre mal.

De nombreux députés ont accueilli le Premier ministre Borne dans l’après-midi avec des affiches sur lesquelles on pouvait lire : « 64 ans, c’est non – retraite à 64 ans : non ». était debout.

Attendu jusqu’à la toute dernière minute

L’alternative aurait été de soumettre le texte de la loi à un vote régulier. Mais le gouvernement ne pouvait être sûr d’une majorité. Jusqu’à la toute dernière minute, Borne avait résisté à l’application de l’article 49.3. Parce qu’elle le savait : ce farceur constitutionnel provoquerait un tollé. Et c’est comme ça que ça s’est passé.

« Le Parlement a été moqué et humilié jusqu’au bout », a déclaré le chef du Parti communiste français, Fabien Roussel. C’était « une honte pour la démocratie » et le gouvernement « pas digne de notre cinquième république ».

Julien Bayou de l’alliance de gauche NUPES l’a qualifié de « scandale de la façon dont le gouvernement dirige le pays ». Les députés ont été choqués « de la brutalité avec laquelle nos institutions et tout le pays sont traités ».

Le gouvernement français a fait passer la réforme controversée des retraites – avec l’article 49.3 de la Constitution.
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24 heures pour motions de censure

La cheffe de faction du Rassemblement national d’extrême droite, Marine Le Pen, a qualifié d' »extraordinaire preuve de faiblesse » d’arracher le 49.3 « à la dernière seconde ». Le gouvernement et le président Macron ont échoué. « Mais parce que la constitution ne nous permet pas d’exprimer notre méfiance à l’égard du président, nous l’exprimerons au Premier ministre Borne et à son gouvernement. »

Les motions de censure doivent désormais être déposées dans les 24 heures. Mais ce n’est que si tous les partis d’opposition unissent leurs forces – de l’extrême gauche à l’extrême droite – que l’un d’entre eux pourra réussir. Les dirigeants syndicaux sont également indignés qu’après des mois de querelles et plusieurs manifestations de grande envergure contre la réforme des retraites, il n’y ait eu aucun vote.

A Paris, la déchetterie municipale est aussi en grève à cause du projet de réforme des retraites, des tonnes d’ordures traînent.
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entretien télévisé attendu avec Borne

Laurent Berger, chef du syndicat CFDT (Confédération française démocratique du travail), a déclaré: « C’est une gifle pour la démocratie. Cela va provoquer un malaise dans les manifestations. »

Dans la soirée, les dirigeants syndicaux donneront des informations sur la manière dont ils entendent poursuivre la contestation. Presque simultanément, le Premier ministre Borne doit expliquer dans une interview télévisée aux heures de grande écoute pourquoi elle a retenu le vote du Parlement à la toute dernière minute.

Nihel Béranger

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