Six mois après avoir été reconnu coupable de corruption et de trafic d’influence, l’ancien président français Nicolas Sarkozy a été condamné ce jeudi pour avoir financé illégalement la campagne électorale de 2012 au cours de laquelle il avait été battu par François Hollande. Les juges ont condamné Sarkozy à un an de prison, mais ont décidé que « la peine sera exécutée sous le régime de la surveillance électronique ».
Le parquet avait requis un an de prison, dont six mois avec sursis, pour l’ancien président de 66 ans, en plus d’une amende de 3 750 €. Sarkozy peut encore faire appel de la sentence.
Dans cette affaire, Sarkozy a été accusé d’avoir dépensé près du double du montant légal maximum de 22,5 millions d’euros pour la campagne de réélection, qu’il a perdue face au socialiste François Hollande. Une partie de l’argent a servi à financer des rassemblements qualifiés d’extravagants puis à embaucher l’agence de relations publiques Bygmalion pour masquer leur coût réel.
« Le tribunal a conclu que le montant excédentaire [das contas da campanha] était de 16 247 509 euros » et que « Nicolas Sarkozy connaissait la valeur des factures de campagne », ayant même été averti à deux reprises des risques de dépassement des valeurs autorisées par la loi. « Et il a poursuivi les rassemblements dans les mêmes conditions », a-t-il a déclaré la présidente du tribunal, Caroline Viguier.
Alors que l’ancien président a été accusé de financement illégal de campagne, d’autres accusés ont également été reconnus coupables d’avoir participé au système de fausses factures mis en place pour masquer les coûts.
C’est la deuxième condamnation cette année pour Sarkozy, qui a été président de la France entre 2007 et 2012 et qui pèse toujours sur un électorat conservateur malgré sa disgrâce ces dernières années.
En mars, Sarkozy a été condamné à trois ans de prison (dont un de prison) pour corruption et trafic d’influence dans une affaire d’écoutes téléphoniques : selon la Cour nationale des finances, un « pacte de corruption » a été établi par le président français de l’époque, son avocat, Thierry Herzog, et un juge à la Cour de cassation (la plus haute instance du système judiciaire français), Gilbert Azibert, afin que Sarkozy puisse obtenir des informations confidentielles dans le cadre de l’instruction de l’affaire Bettencourt, qui implique des versements de plusieurs millions de l’héritière du dollar Liliane Bettencourt, propriétaire de L’Oréal, aux membres du gouvernement pour financer la campagne électorale de Sarkozy en 2007.
Sarkozy a également fait appel dans cette procédure et, si la peine n’est pas aggravée, elle peut être purgée à domicile avec un bracelet électronique.
Avec la condamnation de mars, Sarkozy est devenu le premier ancien président de l’histoire de France moderne à être condamné à une peine de prison effective et le deuxième à être condamné par la justice, à la suite de la condamnation de Jacques Chirac, décédé en 2019, pour détournement de fonds publics en 2011.
Ce ne sont que deux des 12 poursuites qui ont impliqué Sarkozy ces dernières années : certaines ont déjà été abandonnées mais d’autres sont encore en phase d’enquête, comme le financement présumé de la campagne libyenne de 2007.
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