BEYROUTH (Reuters) – Le ministre libanais de l’Information par intérim et deux anciens ministres des télécommunications pourraient être jugés pour gaspillage de fonds publics après que leurs affaires aient été renvoyées devant un comité judiciaire spécial mis en place pour juger de hauts responsables.
La décision d’un procureur de renvoyer les affaires au Conseil suprême pour le procès des présidents et des ministres, selon des sources judiciaires et l’agence de presse d’État NNA, fait suite à des manifestations alimentées en partie par la corruption.
Les accusations sont parmi les premières à être portées contre des responsables de haut niveau depuis le début des troubles, déclenchées par des conditions économiques désastreuses et la colère contre une classe dirigeante considérée comme pillant les ressources de l’État et la plongeant dans la crise.
La NNA et les sources judiciaires ont indiqué que les responsables déférés au Conseil suprême par le procureur financier Ali Ibrahim étaient le ministre de l’Information Jamal al-Jarrah et les anciens ministres des Télécoms Nicolas Sehnaoui et Boutros Harb.
Dans des remarques à la NNA, Jarrah a qualifié la procédure de « partie d’une campagne politique » pour le diffamer. Il a déclaré que le procureur financier n’avait aucun droit légal de renvoyer l’affaire au conseil, une décision qui, selon lui, nécessite un vote des deux tiers du parlement.
Postant sur Twitter, Sehnaoui a déclaré: « Je suis tout à fait prêt à comparaître devant la justice compétente, confiant qu’il n’y a aucune impureté dans ma pratique des affaires publiques au service de mon pays. »
Harb a refusé de commenter à Reuters jusqu’à ce qu’il ait plus d’informations sur les accusations.
La NNA n’a pas fourni plus de détails sur la nature exacte des allégations de corruption.
Les manifestations qui ont balayé le pays et fait tomber le Premier ministre Saad al-Hariri ont été déclenchées le 17 octobre par une proposition du gouvernement de taxer les appels WhatsApp, une mesure qui a été rapidement abandonnée.
Le pays ne compte que deux fournisseurs de services mobiles, tous deux appartenant à l’État, et certains des tarifs mobiles les plus coûteux de la région, un grief commun chez les Libanais.
Reportage d’Eric Knecht, Montage par Timothy Heritage et Marguerita Choy
“Coffee addict. Lifelong alcohol fanatic. Typical travel expert. Prone to bouts of apathy. Internet pioneer.”