Les effets de l’accord entre les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie sur la sécurité dans le Pacifique (AUKUS) seront à long terme et défavorables pour la France, a déclaré à PAP Paul Maurice, expert de l’Institut français des affaires internationales (IFRI).
« Le contrat de sous-marins de 2016 avec l’Australie était très important pour la France car il en a fait une puissance dans le secteur de la fabrication d’équipements militaires et un acteur fort dans la région du Pacifique. Cela a aussi permis au président Emmanuel Macron de se positionner comme un dealer fort dans la région et, par exemple, par rapport au Royaume-Uni », précise Paul Maurice.
« Les conséquences diplomatiques de l’annulation de ce contrat sont graves. La France a perdu confiance dans des partenaires importants de l’OTAN : les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie », souligne l’expert. « L’appel des ambassadeurs de France est un message fort de force dans les relations diplomatiques. Paradoxalement, l’ambassadeur de Grande-Bretagne n’a pas été limogé en raison de la nécessité de consultations constantes avec le pays », explique Maurice.
« Les effets de la conclusion de l’accord AUKUS entre les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Australie sont graves et préjudiciables à la France et à l’Europe et peuvent conduire à une réorientation des objectifs stratégiques des partenaires de l’OTAN par rapport à la montée en puissance de la Chine » – estime Maurice .
« L’Europe peut se retrouver en arrière-plan des relations transatlantiques », ajoute l’analyste.
« La position de la Grande-Bretagne aura des conséquences négatives sur les relations franco-britanniques et nous pourrions assister à un renforcement des relations militaires et économiques franco-allemandes, même s’il existe également une certaine concurrence entre les pays, malgré les assurances de solidarité avec la France sur l’annulation du contrat » du siècle » – note l’expert.
Selon Maurice, en raison des élections en Allemagne, la chancelière Angela Merkel ne peut pas prendre une position ferme dans cette crise diplomatique, même si les récentes visites des candidats à la chancelière à Paris avant les élections sont prometteuses dans le contexte de resserrement des relations franco-allemandes. après les élections.
Le Premier ministre Boris Johnson met systématiquement en œuvre la stratégie consistant à mener des politiques et des relations parallèles avec les États-Unis et l’Australie, qui est la sphère d’influence britannique. « Ces relations s’imposent et jettent une ombre sur les relations avec les partenaires européens. AUKUS peut être décrit comme le succès de Boris Johnson, qui malgré le Brexit a une politique étrangère active », estime Maurice.
« Dans la crise diplomatique actuelle, le chef du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’interroge sur la forme de la coopération au sein de l’OTAN et des relations au sein de l’alliance, évoquant la nécessité de les redéfinir et des relations au sein de l’Europe avec vis-à-vis de nos partenaires externes » – explique l’expert.
Une question qui émerge actuellement dans les pourparlers diplomatiques est la négociation d’un accord de libre-échange entre l’UE et l’Australie.
Depuis Paris Katarzyna Stańko (PAP)
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