Europe – « Voir grand » – La France veut voir l’Europe en grand

Vienne / Paris / Bruxelles. Un manque d’ambition est rarement un reproche en France. Plutôt l’inverse. Il n’est donc pas vraiment surprenant que la « Grande Nation » ait de grandes visions pour sa présidence semestrielle de l’UE, que Paris succèdera à la petite Slovénie le 1er janvier. L’objectif est de faire repartir l’Europe, comme l’a expliqué vendredi Gilles Pécout, ambassadeur de France à Vienne, dans une discussion de fond : la coopération européenne doit évoluer vers la souveraineté européenne.

Souveraineté – Le président français Emmanuel Macron parle depuis longtemps de ce terme pour l’Europe. En septembre 2017, quelques mois seulement après son élection comme le plus jeune chef d’État de la Ve République, il marquait les jalons de ses convictions européennes dans une allocution à la Sorbonne Université. Il a plaidé pour rien de moins que le rétablissement de l’UE en tant que communauté souveraine, unie et démocratique, car c’est le seul moyen pour l’Union de résister à la dynamique de la mondialisation et de continuer à affirmer ses valeurs et à les porter au monde. Macron n’a jamais vraiment eu de réponse d’Angela Merkel à son « Initiative pour l’Europe ». Désormais, avec Olaf Scholz comme hôte à la Chancellerie allemande, Macron espère de nouvelles opportunités pour ses visions, que suivra le programme français de la présidence de l’UE. comme le souligne Pécout.

La présidence de l’UE coïncide avec la campagne électorale

Le fait que la France soit également en campagne électorale nationale au premier semestre – la fonction de président ne sera à l’ordre du jour qu’en avril, suivie d’une majorité au parlement – ne devrait pas être un inconvénient, du moins pas pour Macron. . Bien que le président sortant n’ait pas encore déclaré sa candidature, il ne fait vraiment aucun doute qu’il se présentera à sa réélection. D’autant que, comme l’explique l’ambassadeur Pécout, le Président a fait entrer l’Europe dans la politique intérieure française. L’approche captivante, offensive et progressiste de Macron vis-à-vis de l’UE le distingue également de la concurrence nationale, qui s’est jusqu’à présent positionnée au centre-droit et à l’extrême droite. Seul le fait que le prochain semestre restera dominé par la persistance de la pandémie ne rentre pas tout à fait dans la stratégie de Paris.

Sur le fond aussi, la Présidence française pense en termes larges. Outre la lutte contre l’imprévisible coronavirus, la réforme des règles Schengen combinée à une protection efficace des frontières extérieures, la décarbonation de l’économie et de la consommation, la numérisation et un salaire minimum à l’échelle européenne sont au centre des initiatives françaises. Pour le 10./11. Une réunion spéciale des 27 chefs d’État et de gouvernement est prévue en mars mars, consacrée à un nouveau modèle européen de croissance et d’investissement.

Priorités communes
avec l’Autriche

En ce qui concerne la politique de migration et d’asile âprement disputée dans l’UE, Pécout voit les projets français comme « non pas une forteresse de l’Europe, mais une politique migratoire commune avec des règles communes ». Cependant, l’UE est aux prises avec ce problème depuis la crise migratoire de 2015/16, et les informations faisant état d’une percée imminente se sont toujours révélées prématurées. En matière de politique étrangère, l’accent est à nouveau mis sur les Balkans et l’Afrique. En plus de protéger les frontières extérieures, l’ambassadeur voit les intérêts communs de Paris et de Vienne dans ces priorités de politique étrangère en particulier. Des positions opposées existent concernant l’utilisation de l’énergie atomique et son rôle dans la protection du climat, le chancelier fédéral Karl Nehammer ayant déjà noté que l’Autriche perdrait probablement cette « guerre ».

En plus d’une « semaine verte » – mais seulement de trois jours – sur la biodiversité (avec le Muséum d’histoire naturelle, entre autres) et le « financement vert » début avril, un certain nombre d’autres événements culturels et politiques sont prévus en Autriche au service de la Présidence française de l’UE. L’échange avec les jeunes doit faire l’objet d’une attention particulière. Et le président Macron se rendra-t-il également en Autriche début 2022 ? En tout cas, Pécout l’espère, mais il est certain que non.

Nihel Beranger

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