Le Parlement français a adopté ce jeudi (18), définitivement, un projet de loi contre la maltraitance des animaux. Avec la décision, la présence d’espèces sauvages dans les cirques et aquariums sera progressivement interdite, ainsi que la vente de chats et de chiens dans les animaleries.

Lors d’un vote quasi unanime – 332 voix pour, 1 contre et 10 abstentions – le Sénat français a donné le coup de marteau à la création d’une loi de protection des animaux. Le projet était principalement dirigé par le parti au pouvoir Republica em Marcha, qui a salué « une nouvelle étape historique dans la lutte contre la cause animale ».

Le texte, qui a circulé pendant environ un an entre le Sénat et l’Assemblée nationale de France, a enfin pu trouver un bon sens entre les deux chambres. Les mesures concernent principalement les animaux de compagnie, qui ne doivent être « ni des jouets ni des biens de consommation », a déclaré le ministre français de l’Agriculture Julien Denormandie.

Actuellement, un Français sur deux possède un animal de compagnie, mais chaque année environ 100 000 animaux sont abandonnés dans le pays. Dès lors, après approbation de la loi, une « attestation d’engagement et de connaissance » doit être signée par le propriétaire avant tout achat d’un animal. Par ailleurs, la vente de chats et de chiens dans les animaleries sera interdite à compter du 1er janvier 2024, ainsi que leur exposition en vitrine.

Tuer un animal de compagnie deviendra un crime et non plus un simple délit. Les personnes reconnues coupables de maltraitance envers les animaux doivent subir une étape de sensibilisation. Toute personne interdite d’avoir un animal de compagnie figurera sur la liste des personnes recherchées par les autorités françaises.

cirques et aquariums

Point de discorde majeur, l’avenir d’environ 1 000 animaux sauvages dans 120 cirques ambulants qui existent aujourd’hui dans toute la France a débouché sur une solution intermédiaire. Il sera interdit de les présenter au public d’ici deux ans et de les garder en captivité d’ici sept ans.

La décision déplaît aux propriétaires et directeurs de cirques. « Comment allons-nous nourrir nos animaux pendant sept ans et, en même temps, engager une reconversion d’activité ? C’est impossible », a critiqué William Kerwich, président du Circus and Show Animal Owners Union. « La loi est arbitraire, car il n’y a pas de maltraitance animale dans les cirques français. »

La détention des cétacés dans les aquariums — 21 dauphins et 4 épaulards en France — prendra fin d’ici cinq ans. Selon la secrétaire d’État française en charge de la Biodiversité, Bérangère Abba, le gouvernement va aider les travailleurs du secteur à se reconvertir et apporter des solutions pour l’accueil des animaux.

Opposition mécontente

Certains législateurs ont critiqué le manque de décisions audacieuses contre des pratiques controversées de mauvais traitements, comme la chasse. Pour les députés Olivier Farloni (à gauche) et Bastien Lachaud (à l’extrême gauche), le gouvernement du président Emmanuel Macron protège les braconniers depuis son entrée en fonction.

« Le jour n’est pas encore venu où, dans cette Assemblée, nous pourrons débattre de sujets délicats, comme certaines pratiques de chasse, les corridas et l’élevage intensif », a déclaré le député Loïc Dombreval, co-auteur du projet de loi et vétérinaire de profession. .

La présidente de la commission des questions économiques au Sénat, Sophie Primas, du parti Os Républicains (à droite), a défendu les professionnels qui travaillent avec les animaux. Pour elle, le texte, qu’elle qualifie de « dogmatique pour être médiatique » a été écrit « sans et parfois contre » ces ouvriers.

Les ONG françaises ont salué la décision du Sénat. La Société de protection des animaux (SPA), a qualifié le texte de « grande avancée ».

« La France n’est plus le cancer de la protection animale en Europe », s’est félicitée la Fondation Brigitte Bardot. Le Parti Animaliste a applaudi l’adoption de la loi, espérant que « ce n’est que le début de l’élaboration de mesures visant à prendre en compte les intérêts de tous les animaux ».