Les députés européens, notamment français, demandent qu’un « droit à l’oubli » dans le domaine médical s’applique dans toute l’UE afin que les patients atteints de cancer puissent à nouveau mener une « vie normale » après avoir terminé leur traitement.
Jusqu’à présent, le droit d’être « médicalement oublié » et de ne pas avoir à soumettre ses antécédents médicaux lors de la souscription d’une assurance ou d’un prêt bancaire n’a été inscrit dans la loi que dans cinq pays de l’UE.
La France, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et le Portugal sont les seuls pays de l’UE où les antécédents médicaux d’une personne, y compris les anciens patients atteints de cancer, ne doivent pas être répertoriés après un certain laps de temps après la fin du traitement lorsqu’il s’agit d’assurance ou prêts bancaires.
« Le droit à l’oubli s’applique à l’assurance et au crédit (…). Le but? Évitez les doubles périls et les « casiers judiciaires » du cancer », a déclaré à EURACTIV l’eurodéputée libérale et spécialiste du cancer Véronique Trillet-Lenoir.
Le droit à l’oubli est essentiel pour les survivants du cancer, qui se sentent souvent victimes de discrimination. Dans le même temps, le nombre de personnes touchées devrait continuer d’augmenter, puisque 2,6 millions de diagnostics sont enregistrés chaque année dans l’UE.
« Ceux qui ont récupéré doivent pouvoir reprendre une vie sociale, émotionnelle et professionnelle normale. Ils ne doivent pas se sentir exclus », a ajouté Trillet-Lenoir.
Actuellement, le seul signe d’espoir pour ceux qui se remettent de l’UEplanifier pour vaincre le cancer, présenté par la Commission européenne le 3 février 2021. Le plan comporte quatre grands axes de travail : la prévention, la détection précoce, le traitement et l’amélioration de la qualité de vie.
« Le plan concerne la santé, mais il va au-delà de la politique de santé. C’est un effort de la société dans son ensemble », a déclaré la vice-présidente de la Commission, Margaritis Schinas.
La Commission présentera prochainement une série de textes juridiques sur la lutte contre le cancer. Il s’agit notamment de propositions sur les produits du tabac, les taxes sur les boissons alcoolisées, les produits pharmaceutiques, l’amiante, l’étiquetage nutritionnel et un plan de lutte contre la pollution atmosphérique.
A oublier après cinq ans
La question a également été reprise par la commission spéciale du Parlement européen sur le cancer, qui a présenté un rapport à la plénière le 15 février.
Dans son rapport, le comité fait des recommandations à la Commission, dont le plan cancer ne contient que des lignes directrices, sans effet juridique.
Trillet-Lenoir, avec d’autres députés européens, demande un droit à l’oubli à l’échelle de l’Union qui devrait s’appliquer cinq ans après le traitement.
Pour y parvenir, ils proposent de mener des études comparatives entre pays et d’écouter les associations de patients et les parlementaires des 22 pays qui n’ont pas encore intégré le droit à l’oubli dans leur législation. La législation de l’UE pourrait également s’inspirer des lois françaises, a ajouté Trillet-Lenoir.
« Selon le type de cancer, on pourrait imaginer réduire les cinq ans à deux ans », même s’il vaudrait mieux ne pas trop différencier « entre les différents types de cancer », a ajouté l’eurodéputé.
L’exemple français
En France, le droit à l’oubli a été inscrit dans la loi en 2016. Au 1er juin 2022, il a été mis à jour et est désormais valable cinq ans après traitement – auparavant il était de dix ans.
Ce changement est dû aux travaux de la Ligue nationale française contre le cancer, qui finance la plupart des recherches en oncologie. « C’est une organisation très structurée », explique Trillet-Lenoir.
Mais si la France est à la pointe du droit à l’oubli, elle est en retrait dans d’autres domaines.
« En matière de prévention, la France, comme de nombreux pays du sud de l’Europe, a pris du retard », a déclaré Trillet-Lenoir, qui a souligné qu’une meilleure prévention pourrait prévenir quatre cancers sur dix.
« Il ne faut pas oublier la réinsertion ultérieure et la prévention en amont. D’énormes progrès ont été réalisés dans l’organisation des soins, mais il reste encore beaucoup à faire », a-t-elle ajouté.
[Bearbeitet von Nathalie Weatherald]
“Coffee addict. Lifelong alcohol fanatic. Typical travel expert. Prone to bouts of apathy. Internet pioneer.”