La rupture par l’Australie du « contrat du siècle » de 56 milliards d’euros pour la fourniture de sous-marins français est un « coup de poignard dans le dos » et « une politique brutale à la Donald Trump », a déclaré jeudi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Cela signifie une crise diplomatique, a-t-il ajouté.
« Nous sommes furieux », a déclaré Le Drian, commentant sur FranceInfo les effets de l’alliance des États-Unis, de l’Australie et du Royaume-Uni dans la région indo-pacifique mercredi soir à Washington.
Le président américain Joe Biden a annoncé avec les Premiers ministres australien et britannique Scott Morrison et Boris Johnson un nouveau pacte tripartite, AUKUS, axé sur la coopération en matière de défense dans la région indo-pacifique. À la suite de cette coopération, l’Australie va construire des sous-marins à propulsion nucléaire basés sur la technologie américaine et britannique.
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– Grâce à AUKUS, nos pays augmenteront leurs capacités pour faire face aux menaces du 21e siècle, comme nous l’avons fait au 20e siècle – ensemble – a annoncé Biden à la Maison Blanche lors d’une réunion virtuelle avec les chefs de gouvernement d’Australie et de Grande-Bretagne .
Zdaniem Le Driana Biden il a pris une décision « brutale » à la manière de l’ancien président Trump. Le contrat avec Naval Group pour la fourniture de sous-marins français est négocié depuis 2014 et devait donner à l’Australie une autonomie dans le domaine de la défense – a souligné Le Drian.
La ministre des Armées Florence Parly a qualifié la rupture de contrat de « mauvaise nouvelle » et de « brise-mots, la base d’un partenariat stratégique de sécurité » entre la France et l’Australie.
Le Drian et Parly ont publié une déclaration de licenciement commune.
C’est une décision qui va à l’encontre de la lettre et de l’esprit de coopération entre la France et l’Australie, fondée sur une relation de confiance politique et le développement d’une base industrielle et technologique de défense de très haut niveau en Australie.
Un choix américain qui conduit à retirer un allié et partenaire européen comme la France d’un partenariat structuré avec l’Australie à un moment où nous sommes confrontés à des défis inédits dans la région Indo-Pacifique, qu’ils soient fondés sur nos valeurs ou sur le respect fondé sur le multilatéralisme fondé sur l’État de droit signifie une incohérence que la France ne peut que regretter.
La nouvelle initiative américano-australienne-britannique est largement considérée comme une étape pour renforcer les alliés dans le contexte de la rivalité mondiale avec la Chine, bien que lors de conversations avec des journalistes, des représentants de la Maison Blanche aient souligné que la nouvelle initiative « n’est dirigée contre aucun État ».
« La décision que nous avons prise de ne pas poursuivre le contrat des sous-marins de classe d’attaque et de prendre une autre voie n’est pas un changement d’avis, c’est un changement de besoins », a déclaré jeudi le Premier ministre australien.
Le quotidien Le Figaro a qualifié l’alliance des États-Unis, de l’Australie et de la Grande-Bretagne de « grande victoire de Boris Johnson », qui ne s’est pas retrouvé dans l’isolement international malgré le Brexit.
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