L’ancien ministre français de la Justice Robert Badinter, l’un des principaux responsables de l’abolition de la peine de mort en France il y a 40 ans, s’est à nouveau prononcé pour l’abolition de la peine capitale dans le monde. Dans un discours à Paris, il a critiqué des pays comme la Chine et les États-Unis, où ce système de punition reste en place.
L’ancien ministre français de la Justice Robert Badinter, l’un des principaux responsables de l’abolition de la peine de mort en France il y a 40 ans, s’est à nouveau prononcé pour l’abolition de la peine capitale dans le monde. Dans un discours à Paris, il a critiqué des pays comme la Chine et les États-Unis, où ce système de punition reste en place.
Badinter s’est exprimé sur le sujet lors d’un colloque à l’Assemblée nationale française, organisé ce mercredi (15) dans le cadre des célébrations de l’anniversaire de la fin de la peine de mort dans le pays, décrétée en septembre 1981. « Je suis sûr que le mouvement vers l’abolition universelle [da pena capital] ça va continuer », a-t-il dit. « Tôt ou tard, il triomphera. »
L’ancien ministre a souligné que sur les 198 pays des Nations Unies, les trois quarts ont déjà aboli la pratique de la peine capitale et a reconnu que les progrès réalisés sur le sujet étaient « bien au-delà de nos espérances ». Cependant, « le combat n’est pas terminé », a-t-il insisté, notant que « des Etats très puissants » continuent d’appliquer ce type de punition.
Badinter a cité la Chine et le Etats-Unis, mais aussi le Volonté et l’Egypte, et a souligné qu’en Europe, seul le Bélarus maintient la mesure, qui, selon lui, « montre le lien indissoluble entre la dictature et la peine de mort ».
« Avocat des assassins »
Ancien ministre sous la présidence du socialiste François Mitterrand, Badinter a commencé sa carrière comme avocat et s’est rapidement fait connaître pour avoir défendu des clients célèbres, mais aussi certains condamnés à la peine capitale. En 1972, lorsqu’il échoue à libérer un de ses clients de la guillotine, la lutte contre la peine de mort devient sa priorité. Il a réussi à sauver plusieurs condamnés de l’exécution et a même été surnommé « l’avocat des assassins ».
Lorsqu’il est devenu ministre en 1981, Badinter s’est battu pour améliorer les conditions de vie dans les prisons, a dépénalisé l’homosexualité dans le pays et a été chargé de voter une loi sur l’indemnisation des victimes d’accidents. Mais c’est grâce au texte défendant l’abolition de la peine de mort qu’il est entré dans l’histoire.
Dans un discours emblématique du 17 septembre 1981, il défend son projet devant les députés contre ce qu’il appelle « la justice qui tue ». Le lendemain, dans une France où l’opinion publique était, dans sa majorité, favorable à la peine capitale, le texte était validé par 363 parlementaires qui votaient en sa faveur, contre 117. La loi était approuvée quelques jours plus tard par le Sénat et, le 9 février octobre, a été publiée au Journal officiel.
20 000 restent dans les « couloirs de la mort » dans le monde
Quatre décennies après son discours historique, l’ancien ministre de 1993 s’est exprimé pendant une demi-heure devant un parterre de députés et de représentants de la société civile. Il a salué la mémoire de François Mitterrand, qui était au pouvoir lors de l’abolition de la peine de mort, et de Jacques Chirac, qui a inscrit la mesure dans la Constitution en 2007.
La France pratiquait la peine capitale principalement par décapitation, même si certains condamnés étaient exécutés par peloton d’exécution. La guillotine a été utilisée pour la dernière fois dans le pays en 1977.
Selon l’association française Ensemble contre la peine de mort (ECPM), plus de 20 000 personnes attendent actuellement dans les couloirs de la mort dans une cinquantaine de pays.
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