Des médecins lyonnais transplantent pour la première fois du larynx

Une Française de 49 ans a pu à nouveau parler pour la première fois après la première greffe de larynx en France. « Mes filles ne m’avaient jamais entendu parler auparavant », a-t-elle expliqué dans un message écrit lors de la présentation de l’opération par l’équipe médicale lundi à Lyon. La femme, dont le prénom n’était que Karine, s’était déjà portée volontaire pour une telle opération il y a dix ans.

Karine avait perdu la voix en 1996 suite à des complications liées à la ventilation artificielle suite à un arrêt cardiaque et respirait par accès trachéal direct depuis une vingtaine d’années. Quelques jours après la greffe, réalisée à Lyon les 2 et 3 septembre, elle était déjà capable de prononcer quelques mots. Depuis, elle entraîne ses cordes vocales, sa déglutition et sa respiration avec un orthophoniste.

Pour éviter de rejeter l’organe étranger, elle prend des médicaments. Elle est sortie de l’hôpital fin octobre.

Le médecin français Philippe Céruse se préparait depuis des années à cette opération. La première greffe de larynx a réussi aux États-Unis en 1998. Deux autres sont arrivées aux États-Unis en 2010 et en Pologne en 2015. La transplantation laryngée est rare car l’échec du larynx ne met pas la vie en danger.

L’organe du donneur doit également être parfaitement adapté : le sexe, la taille, le poids et le groupe sanguin du donneur et du receveur doivent correspondre. Le retrait de l’organe a duré environ dix heures et son implantation, 17 heures supplémentaires. Douze chirurgiens et une cinquantaine d’autres assistants ont participé à l’opération.

Lyon est connu pour ses greffes sensationnelles. Une main y a été transplantée pour la première fois en 1998, et deux mains deux ans plus tard.

Nihel Beranger

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